Triathlon Gerardmer XL – 2022 : Vivons la vie en Vosges !

Pas facile de se remettre en selle pour le triathlon XL de Gerardmer, 3 semaines après une aventure aussi intense et extraordinaire que l’Embrunman.

Et aussi beaucoup de retard pour rédiger ce compte-rendu !

Pourtant après l’Embrunman, l’enthousiasme et l’envie était encore au rendez-vous. Mais 15 jours plus tard, j’avoue que j’étais surtout emballé à l’idée de découvrir la partie organisation et toute l’ambiance autour de cet événement. En revanche, sportivement, je n’avais pas spécialement l’état d’esprit du guerrier.

Heureusement, ce week-end s’annonçait comme une belle aventure : un déplacement en famille, qui plus est en minibus, l’attractivité de la découverte d’un des plus populaires triathlons français, un beau décor et de beaux parcours exigeants.

Organisation un peu plus complexe en raison de la reprise des écoles. Il fallait donc partir le vendredi soir pour une course programmée assez tôt le samedi matin. Et ensuite revenir dès le Dimanche soir, pas trop tard, pour laisser les enfants se reposer pour la 1ère semaine complète de l’année scolaire 2022-2023.

Triathlon XL – Gerardmer 2022 : L’avant-course

Arrivés dans les Vosges à 23h, pas eu le loisir de découvrir notre environnement de jour.

Prise de possession rapide du gîte car le réveil était programmé à 6h le lendemain. Au réveil, passage par la boulangerie pour m’occuper de mes supporters et leur livrer pain frais et viennoiseries pour le petit-déjeuner. Pour moi, le traditionnel gâteau énergétique d’avant-course avec une banane, tout ceci en s’hydratant régulièrement.

Le site et l’organisation

7h départ vers le site pour retirer mon dossard et mon paquetage.

Ensuite, il faut s’occuper de préparer les différents sacs tels que cela avait été expliqué par l’organisation :

• Un sac « SWIM » contenant nos affaires d’après-course à déposer à la consigne.
• Un sac « BIKE »pour les affaires de vélo à récupérer à la sortie de l’eau
• Un sac « RUN » avec nos affaires de course à pied à récupérer à la fin du parcours vélo

Un mode opératoire particulier dont j’ai eu du mal à comprendre les contraintes logistiques le justifiant. En tout état de cause, pas ce que je préfère car il est très vite arrivé de faire une boulette. Fort heureusement, ce ne sera pas le cas pour moi.

En tout cas, ça commence fort puisque nous nous prenons une grosse et belle averse orageuse en préparant les sacs. Au moins, je peux m’abriter un peu au cul du minibus pour ne pas débarquer trempé et déjà refroidi sur le parc à vélo. Mais il est clair que la météo s’annonce un peu capricieuse pour la journée.

Après avoir laissé passer ce court épisode, je peux me diriger vers le départ. A part l’installation des sacs « BIKE » et « RUN », où j’ai mis une éternité à comprendre comment ça marchait, le reste est relativement clair même si pas totalement de mon goût.

Les chiffres XXL

Ici, on est bien dans l’événement hors norme, quelques chiffres (source : Le Parisien) :

• 4 700 compétiteurs sur 5 épreuves (XL, M, S, TriKids, Mini TriKids) dont plus de 1700 sur le XL.
• 22 000 spectateurs (ouais croyez-moi il y a du monde)
• 25 nationalités représentées parmi les participants (et je me demande si ce ne sont pas les Belges qui étaient en majorité !)
• 700 bénévoles pour assurer l’accueil des participants et des accompagnateurs, assurer la sécurité sur le parcours, assurer les ravitaillements, etc. Tout cela avec la banane !
• Environ 5 minutes pour afficher complet sur les formats M et S ! Et maximum 1h pour l’attribution de l’ensemble des dossards, toutes courses confondues. A faire pâlir d’envie plus d’un organisateur !

Sur ce dernier point, c’est plutôt un cauchemar pour les participants. Et je sais de quoi je parle. Fin 2019, je veux m’inscrire. J’oublie l’heure d’ouverture des inscriptions, j’arrive devant mon écran à 20h05, plus de dossard pour le format M. Je tergiverse, hésite et finalement je regrette de ne pas prendre un des derniers dossards du format XL.

Pas de bol, 2020, le fameux COVID, qui met tout au ralenti et force l’annulation de toutes compétitions sportives. Cette annulation provoque le report des inscriptions pour l’année suivante. Bien entendu, les participants ont la possibilité de renoncer et de libérer leur dossard. Mais je me doute de la suite. Si difficile à obtenir, tout le monde garde précieusement son sésame. Donc pas d’ouverture d’inscription pour les autres pour 2021.

Donc fin 2021, j’ai mis des post-it partout dans la maison, j’ai programmé des alertes sur tous les téléphones des membres de la famille, je n’ai pas bougé de derrière mon PC le jour J pour, à 20h précise remplir à vitesse grand V mon formulaire d’inscription. Et à 20h05, j’étais le plus heureux, je tenais mon inscription pour le triathlon XL de Gérardmer 2022 !

Je sais c’est stupide, mais seul un passionné de triathlon peut comprendre 🙂

Triathlon XL – Gerardmer 2022 : le parcours et les objectifs du jour

Au menu du jour :

• 1.9km de natation dans le lac de Gérardmer (pas d’annulation, analyse bactériologique OK)
• 93km vélo, D+ 1800m, 3 tours de 31km (D+600m par tour)
• 21.1 km course à pied. 3 tours de lac de 7km environ

En considérant ces chiffres, j’espérais au mieux faire entre 5h15 et 5h30, soit : 35min en natation, 3h06-3h15 à vélo et 1h30-1h33 en course à pied, et environ 7min de transition selon la configuration des lieux.

Encore un bel effort de plus de 5h à prévoir !

Et surtout 2 grandes inconnues : quel envie et quelle motivation ? L’Embrunman, c’est très très proche, et après une telle dose d’adrénaline et d’émotions, pas si facile d’avoir l’esprit guerrier.

Triathlon XL – Gerardmer 2022 : La course

Oulala, qu’elle est impressionnante cette ligne de départ. Je pense que c’est la première fois que je prends un départ massif avec autant de concurrents. Mon dernier record doit dater du triathlon de l’Alpe d’Huez en 2015, je pense que nous étions environ 1200 au départ. Ici c’est 1500 triathlètes au départ.

Pour une fois les élites sont mis légèrement à l’écart, 10m devant tout le monde.

Quand je regarde autour de moi, je me dis que ce départ va être une sacrée lessiveuse, je ne vois pas comment il peut en être autrement. Une petite séance de yoga avant de partir ne ferait pas de mal 🙂

Triathlon XL – Gerardmer 2022 – 1900m natation

8h45 le coup de feu retentit, c’est parti pour mes 300 premiers mètres de natation les pires que je n’ai jamais vécu. C’est pas très difficile à comprendre, ça se résume au nombre de mètres carrés disponibles par concurrent. Et là ça coince ! Donc un cocktail explosif de coup de pied, poussette, coup de bras, j’ai même droit au coup de pied dans les lunettes qui me les fait perdre.

Bref un départ chaud et musclé, au bout de 300m, je n’ai pas vraiment eu l’impression d’avoir nagé, j’ai en revanche la vague sensation que j’ai du perdre pas mal de temps. Passage de la 1ère bouée et enfin, les choses se simplifient par la suite.

Par contre je ne sais pas si c’est la densité de la masse qui m’aide en cela, mais j’ai l’impression pour une fois d’être plutôt efficace dans la tenue du cap.

Pour le reste de la boucle, mes sensations sont plutôt bonnes, j’ai l’impression de faire une natation honorable même si le départ va sans doute coûter cher.

Sortie de l’eau en 316ème position en 34min37sec, plutôt acceptable.

Première transition novatrice à gérer, je récupère donc mon sac « BIKE » à la sortie de l’eau. La tente d’habillage est profondément désagréable. Un chapiteau ou la chaleur humaine se mêle aux odeurs inévitables et évidentes de transpiration, ça ressemble à une écurie pour bétail.

Et comme je suis lent, j’ai bien le temps de profiter de cette atmosphère. On remet les affaires de natation dans le sac et on se débarrasse du tout à la sortie de la tente. Des bénévoles ont la charge de récupérer les sacs et les remettre à leur emplacement.

Direction le parc à vélo au pas de course pour chevaucher la machina !

Place au parcours vélo exigeant.

Triathlon XL – Gerardmer 2022 – 93km vélo – D+1800m

Une boucle de 31km à parcourir 3 fois. 600m de dénivelé positif par boucle, ça donne le ton sur le niveau de difficulté du parcours, ça va grimper !

3-4km pour se mettre en jambes et dès la sortie de la ville de Gérardmer, nous nous lançons à l’assaut de la côte du Poli, 1.5km à 6.6% de pente moyenne.

Et là, vous vivez une expérience totalement folle, je n’en revenais pas sur mon vélo. Vous ne savez pas si vous participez au triathlon de Gerardmer ou alors au Tour de France.

Le smartphone étant interdit pendant la course, je n’ai pas pu filmer mais j’ai trouvé cette vidéo de Patrick Montel sur facebook pour vous donner un aperçu : côte du poli comme si vous y étiez, triathlon XL – Gerardmer 2022. Et encore sur cette vidéo, je trouve les gens plutôt calmes par rapport à ce que j’ai vécu.

La sensation de fendre la foule, les spectateurs qui s’écartent au fur et à mesure, quelle dinguerie !

Ensuite, une partie plutôt roulante jusqu’au km12, de quoi faire remonter la moyenne kilométrique. 2ème ascension de 4km, une belle route avec des pourcentages irréguliers. Ca passe bien sur le 1er tour. La suite c’est globalement un profil plutôt favorable et 2 petites remontées de 1km et de 400m.

Dans cette partie, une pause technique s’impose, je n’en peux plus. Forcément, tu assistes au défilé des concurrents, ce sera du boulot à refaire.

Allez on repart. Pour ce premier tour la chaussée est encore bien mouillée suite aux averses orageuses du matin.

Pas trop de danger dans les descentes car celles-ci sont très peu techniques, à mon grand regret. Pas beaucoup de prise de vitesse non plus, dommage.

Retour vers le plan d’eau pour s’élancer dans la seconde boucle, pour l’instant je suis plutôt bien. Second tour, et le passage dans la côte du poli est juste hallucinant. Une foule de malade, j’en rigole tout seul sur mon vélo tellement c’est hallucinant. Et comme la côte est plutôt dure, c’est vrai que ça fait du bien !

Rien d’autre à signaler sur ce second tour. Je l’effectue dans un temps meilleur que le premier à la faveur d’une chaussée un peu moins humide et d’un arrêt pause pipi en moins.

Le 3ème tour va s’avérer beaucoup plus rude. Nous sommes cueillis par une nouvelle averse orageuse bien gratinée. Heureusement il ne fait pas trop froid, donc cela ne nous glace pas. D’ailleurs, je n’avais pas pris la précaution de prendre une veste imperméable donc c’est doublement heureux.

Mais bon, ça refroidit l’organisme et les jambes toute cette pluie, en fin de parcours ce n’est pas ce que l’on fait de mieux. Un dernier tour légèrement plus lent sans avoir eu la sensation de réellement caler.

J’ai repris pas mal de concurrents sur le parcours vélo mais j’ignore totalement où je me situe. Je ne parviens pas à me rapprocher de la barre des 3h sur les 93km du parcours mais le temps de 3h10min54sec reste une belle performance. Je regagne 132 places au classement et je suis donc à ce moment en 184ème position.

Triathlon XL – Gerardmer 2022 – 21.1km course à pied

Je me sens plutôt bien pour affronter le semi-marathon. Il faudra la forme car le parcours ne présente pas de grande difficulté. Je sais donc que ça va aller vite même après ce que nous avons déjà affronté.

De nouveau un passage sous ce chapiteau détestable, et je m’élance vers la destination finale.

3 tours et un peu plus du lac de Gérardmer. Une première partie avec quelques légers faux plats montants. Et forcément un retour plus simple en légère descente.

Sur la première boucle, je suis plutôt pas mal, mais malgré tout, je crois qu’il sera difficile d’aller chercher les 4min15sec espérées au kilomètre.

Je n’ai pas l’impression de doubler beaucoup de concurrents. Seconde boucle, je suis toujours bien, ma seconde boucle est même plus rapide que la première. Certes, je me suis encore arrêté pour une pause technique sur le 1er tour et j’ai eu des ennuis avec des lacets défaits.

Dernier tour, je sens que ça tire un peu plus, je m’accroche à un concurrent devant moi qui maintient une très bonne allure. Cela me permet de me challenger pour ne pas lâcher. Je vais le suivre jusqu’à la ligne d’arrivée. Je ne vais quand même pas me permettre de tenter de le dépasser alors qu’il m’a été d’une grande aide sur ce dernier tour.

Ressources mentales ou physiques, sans doute un mélange des deux qui ne m’a pas permis de faire mieux.

Je boucle le semi-marathon en 1h34min12sec, pas de quoi rougir mais la grande surprise viendra lors de la lecture des résultats.

J’en finis avec mon premier Triathlon XL de Gerardmer.

Triathlon XL – Gerardmer 2022 : résultats et classements

Temps scratch : 5h30min09sec (+1h11min36sec du vainqueur, un certain Clément Mignon, 5ème du championnat du monde longue distance 2022. Dernier finisher en 8h36min19sec).

Classement scratch : 150ème sur 1379 finishers (5 disqualifiés, 60DNF – abandons, 50 hors délais, barrières horaires très sévères, 274 DNS – Non-partants)

Classement M2M (45-49ans) : 15ème / 240

Temps et classements par discipline :

Natation (1900m) : 34min37sec (1min49sec au 100m), 316ème / 1379

Transition 1 : 6min47sec

Vélo (93km / D+1800m) : 3h10min54sec (29.5km/h), 150ème / 1379

Transition 2 : 3min37sec

Course à pied (21.1km / D+200m) : 1h34min12sec (4min24sec au km), 128ème / 1379

Triathlon XL – Gerardmer 2022 : le bilan

J’ai aimé :

• Un chouette parcours,
• Une ambiance de folie,
• Une très belle organisation qui pense aux participants et aux spectateurs
• Une belle médaille de finisher et un beau gilet zippé souvenir

Je n’ai pas aimé :

• La météo capricieuse après 2 mois sans pluie, c’est mal tombé !
• La logistique des sacs pour les transitions
• La tente façon « écurie », la chaleur et les odeurs de la campagne

Pour la partie sportive, un niveau très très relevé, sans doute un des plus relevés auquel je n’ai jamais été confronté.

2 chiffres pour l’illustrer :

• 56 concurrents en moins de 3h sur le parcours vélo, soit une moyenne de plus de 31km/h pour 93km et 1800m de dénivelé positif
• 71 concurrents en moins de 1h30min sur le semi-marathon, soit 4min15sec au km (14.1km/h de moyenne)

Sur bon nombre de triathlons régionaux, avec mon temps de 1h34min au semi-marathon, je me serai placé dans les 30 premiers. Ici, une modeste 128ème place qui illustre parfaitement l’écart de niveau.

Malgré tout, je ne peux pas avoir de regrets, j’ai fait une belle course maîtrisée. Difficile de dire et de savoir si j’avais complètement récupéré ou non de l’Embrunman. Je n’ai aucune expérience d’un tel enchaînement. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir souffert d’un manque de fraîcheur.

En revanche, heureusement que l’épreuve était belle et mythique. Après une course d’une telle intensité comme l’Embrunman, l’adrénaline n’a pas été du tout la même dans les Vosges. Pas la même émotion non plus au moment de passer la ligne d’arrivée.

Déjà le clap de fin de la saison 2022 en triathlon. Malgré 4 épreuves cette année, j’ai trouvé cela terriblement court.

Mais encore une sacré saison niveau souvenirs riches en émotions. Mais aussi une saison assez difficile du point de vue mental, compte tenu de la préparation.

Voilà, une première page se tourne. Pour 2023, adieu les chronos, histoire de pouvoir se préparer plus tranquillement.

Mais j’espère pouvoir vivre encore de belles aventures tant que l’envie de mettre un dossard de triathlon sera là.

RDV en janvier 2023 pour parler de cette nouvelle saison.

D’ici là, on verra si je vais m’amuser un peu sur quelques trails.