Triathlons et Cols Mythiques

Petites et grandes aventures sur les plus beaux triathlons de France et cols mythiques du Tour

Cols mythiques du TourCyclosportives et Rallyes vélo

Cyclosportive Granfondo Les 3 Ballons 2019

Samedi 8 juin 2019, début des vrais hostilités et rendez-vous avec le premier gros défi de l’année 2019 ! Celui-ci se nomme Granfondo Les 3 Ballons, un parcours de 208km et 4400m de dénivelé positif entre Luxueil-les-Bains et la Planche des Belles Filles ! Côté géographie, nous serons dans les Vosges du Sud, au coeur du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Pourquoi les 3 ballons ? Historiquement, la Granfondo Les 3 Ballons devait gravir 3 sommets vosgiens de plus de 1000m se nommant « Ballon » : le Ballon de Servance (1216m), le Ballon d’Alsace (1247m) et enfin le point culminant du massif des Vosges le Grand Ballon, autrefois appelé Ballon de Guebwiller, qui atteint 1424m. Cette année, j’ai l’impression que le Ballon de Servance ne figure pas au programme.

Le parcours propose un enchaînement de 6 difficultés qui en plus des 208 kilomètres vont peser. Un parcours que je vous laisse découvrir ci-dessous :

parcours-granfondo-les-3-ballons

Un parcours comme je les aime, du défi, un beau décor, et soleil au rendez-vous, voici un bon point de départ. Voici pour la présentation de l’épreuve.

Une petite retraite pour se préparer

La préparation de l’épreuve débute la veille par une nuit à l’Abbaye St Colomban en plein centre de Luxueil-les-Bains, lieu du départ de la cyclosportive. Une arrivée tardive vers 22h45 qui me vaut une petite recherche de l’entrée des lieux pendant 10 minutes.

Abbaye de St Colomban - Cloître

Finalement, j’accède à l’intérieur et je regagne sans difficulté ma chambre grâce aux indications fournies par le directeur de l’établissement.

Abbaye St Colomban - cour intérieure
Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - entrée
Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - Escalier principal

Une chambre qui ne me surprend pas, avec un retour à l’essentiel, oubliez les fioritures et la modernité des écrans. Dommage, je pensais qu’il y avait encore une activité de séminaristes dans ces lieux mais ce n’est plus le cas depuis 1985.

Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - chambre
Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - fenêtre chambre

Aujourd’hui, l’Abbaye accueille dans ses murs divers groupes à vocation spirituelle ou culturelle et héberge un collège catholique privé. Nous refermons la page culturelle par quelques photos du lieu. On remarquera que la sécurité motocycliste a également fait étape ici.

Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - Jardin
Abbaye St Colomban - Luxueil-les-Bains - vue

La préparation d’avant-course

Réveil à 5h30 après une petite nuit courte de 6h de sommeil mais non interrompue. Je pourrais partir plus tard mais je n’ai pas mon dossard et je préfère ne pas être bousculé lorsque j’arrive sur des événements inconnus.

Le site étant entièrement bouclé pour la course, les parkings à disposition des concurrents sont loins. Il faut donc monter le vélo pour se rendre à vélo récupérer son dossard.

1 heure avant la course, soit 6h15, seuls les plus matinaux sont là. Il est également probable que des concurrents sont venus chercher leur dossard la veille pour profiter d’une nuit plus longue.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Départ Luxueil-les-Bains - n°1548

Dossard 1548, ce sera le numéro du jour. Retour à la voiture, petit-déjeuner habituel avec Gatosport et bananes, préparation des ravitaillements pour la course (les compléments, l’essentiel se fera sur les ravitos) et choix de la tenue en fonction de la météo du jour. Belle journée ensoleillé mais avec du vent et des montagnes je privilégie une tenue semi-chaude. Fin prêt, je regagne les sas de départ.

Pour ma part, un peu d’inconnu, j’avais bien démarré en mai avec 2 cyclos de plus de 100km en Beaujolais mais depuis, une météo capricieuse et des week-end perso occupés ne m’ont pas permis de faire des sorties longues.

J’ai un peu préparé les longues ascensions la semaine précédente dans les Alpes en grimpant le col de la Colombière (12km) et le col de la Croix Fry (13km) à la faveur d’un WE de l’Ascension à La Clusaz. Mais que des petits parcours de 40-45 km en début de journée avant que toute la petite famille ne se lève.

La forme est là, c’est sûr. Mais la grande distance, ce n’est pas forcément un truc d’amateur sauf si tu es du genre à te faire une sortie de plus de 100 bornes tous les Dimanches, ce qui n’est pas mon cas.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Départ Luxueil-les-Bains - SAS départ

Dans le sas de départ, ça parle beaucoup le Néerlandais, le Flamand?, je suis presque un étranger ici. Après vérification à l’arrivée, il semble que l’organisateur de la course développe sa communication et son business dans les pays limitrophes puisque côté nationalité des participants : 644 Belges, 353 Néerlandais, 58 Allemands, 39 Danois, 27 Suisses et seulement 223 Français ! Il faut dire que l’esprit critique des Français vient sans doute challenger quelque peu ce sport business. A chacun son appréciation, mais 70€ pour un t-shirt technique made in…., une plaque de cadre, des ravitaillements, un dispositif de sécurité et une petite collation à l’arrivée, cela paraît bien cher, d’autant que certains sont capables de faire aussi pro pour bien moins cher si je prends l’exemple de la Time Megève Mont-Blanc.

Granfondo Les 3 Ballons | 210km | D+4400m

7h15 pétante, comme prévu l’organisation donne le départ de la course. Près de 2000 cyclos répartis sur les parcours Mediofondo (125km) et Granfondo.

Comme je le redoutais compte tenu du profil, cela démarre très fort. Je peux même dire trop fort. Au risque de le payer plus tard, j’assume de faire les efforts et de suivre les groupes. Un premier tronçon de 17 km avalé à 39,1 km/h de moyenne, même à l’abri, il ne faut pas dormir. Et quand tu pars pour 208 km, petit amateur, cela a de quoi t’inquiéter pour la suite !

Pas d’objectif de temps et de classement, simplement se défier sur 210 km et un gros dénivelé, à quoi bon suivre ce rythme alors ? Tout simplement car, c’est plus confortable de passer quelques kilomètres au chaud et à vive allure c’est autant de temps gagné pour la fin de la course si l’on doit finir avec les moyens du bord.

La première petite bosse, la côte de Faucogney qui se présente au bout de 20km est également montée à allure soutenue. Nous enchaînons par le col des Chevrères, une longue montée de 15 km à 4%. Ce sont surtout les 7 derniers kilomètres qui font vraiment le col avec des passages de 5 à 9,5%.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - groupe

Pour l’instant tout se passe bien, certes les moments de répits sont courts et l’arrivée encore très loin. Nous basculons dans la descente pour rejoindre le 1er ravitaillement qui fera du bien.

Celui-ci se trouve au Thillot au kilomètre 71. Pas d’erreur de débutant, on pense bien à remplir les 2 bidons. Et ensuite il faut avaler bananes, pâtes de fruits, barres énergétiques, madeleines, et biscuits salés pour ceux qui veulent du salé. Des sandwichs au camembert, j’avoue que cela ne m’attire pas trop.

Les batteries sont rechargées pour affronter la suite du parcours. Au gré de mon arrêt, les groupes se décomposent et d’autres se forment.

Nous poursuivons par le col d’Oderen qui ne présente pas vraiment une grande difficulté, même après 90 km. Ce col marque surtout le passage aux choses sérieuses avec le Markstein et dans son prolongement le Grand Ballon. Puis après avoir éliminé le Hundsruck, il faudra enchaîner le Ballon d’Alsace et la Planche des Belles Filles.

Le Grand Ballon n’est pas difficile en soi, c’est simplement la longueur du col et le moment où il arrive dans la course qui ajoute de la difficulté. Plus de 20km d’ascension (14,5 km pour atteindre le Marckstein) à 4% de moyenne.

La bonne nouvelle est que le passage du col sera également synonyme de bascule vers la fin du parcours. Le sommet est en effet situé au kilomètre 120.

Long ? Oui, ça il est long et je le sens bien. Je suis impatient d’en voir la fin et je comprends que la puisée dans les réserves a débuté. Et c’est sans doute un peu trop tôt compte tenu de la suite du programme.

Au passage du Markstein, je profite du second ravitaillement avec le même rituel. Pour mes bidons, je me laisse séduire, à tort, par l’eau du Grand Ballon. Je ne sais pas pourquoi mais elle se révélera pas bonne du tout. Côté solide, toujours les mêmes denrées et je suis toujours aussi surpris de voir ce que nous pouvons avaler sur ce type d’épreuve d’un point de vue quantité.

2ème partie du parcours

Une belle descente de 15 km et nous enchaînerons directement par un nouveau col.

Celui s’appelle le Hundsruck, pas très long, seulement 5,5km mais avec un pourcentage moyen de 7%. 140 km de parcourus, on rentre dans la gestion de l’effort propre à la longue distance. Une moyenne de 13,4km/h sur le col, pas trop mal, et de toute façon il n’est pas question de performance.

Nous faisons route jusqu’au kilomètre 162 à Sewen très précisément où se trouve le 3ème ravitaillement. Je mets mon espoir en ce ravitaillement, en espérant que celui-ci me donne un coup de fouet car je me trouve terriblement cuit et même carbonisé. Sans l’effet escompté, près de 50 km dans ces conditions, ce sera très long.

Et la réponse sera immédiate, car les pentes du Ballon d’Alsace se présentent immédiatement après : une montée de 7,75 km à 7% de moyenne. Quand tu es cramé, il est toujours mieux de ne pas connaître les cols, ça t’évite de te dire : « ah oui il reste encore ça, et ce passage là.. ».

Mes espoirs sont ruinés, pas d’effet coup de fouet après le ravito, il va falloir composer avec. Être patient, garder un rythme acceptable et attendre que les bornes défilent.

Mais ce ballon d’Alsace a été dur, à 11,1 km/h soit 42 minutes pour le gravir, cela fait beaucoup de minutes de souffrance. Le plus dur est d’être totalement conscient que ce sont des pentes que l’on peut gravir 3-4 km/h plus vite habituellement et dans le même temps (hommage au président) d’être totalement incapable de le faire car les jambes ne répondent plus. C’est un peu une ascension en mode robot, dépose ton cerveau dans le fossé, pédale et tais-toi.

La satisfaction en haut du col arrive : il ne reste plus que la Planche des Belles Filles et 32 km.

Dernier effort pour les 15km de vallée pour résister à un groupe qui roule aux alentours de 30-32 km/h et éviter le vent de face seul. Arrivée à Plancher-les-Mines au dernier ravitaillement avant le finish.

Une sensation très étrange. D’abord, je n’ai plus rien envie de manger mais je dois bien le faire. J’en ai ras le bol de manger des bananes, des pâtes de fruits, des TUCS, des madeleines. Finalement, et cela m’étonne moi-même, à ce moment de la course, c’est le petit sandwich clacos que j’apprécie le plus.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Ravitaillement de Plancher-les-Mines
Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Ravitaillement de Plancher-les-Mines
Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Ravitaillement de Plancher-les-Mines

L’autre bizarrerie, enfin pas tant que ça, c’est que je n’ai pas du tout envie de repartir compte tenu du final qui nous attend. Et quand tu entends les commentaires des concurrents du Mediofondo : « C’est tout droit et vous ne pouvez pas le rater », tu comprends bien ce qui t’attend. Je prends donc mon temps avant de me décider.

Petite présentation, la Planche des Belles Filles, c’est un peu l’Alpe d’Huez Vosgien. 5,9 km d’ascension à près de 9% de moyenne, un bon pedigree. Pour les fidèles du Tour de France, vous pourrez admirer les exploits des champions dans cette ascension lors de la 6ème étape du Tour de France 2019.

Ce sera le 11 juillet entre Mulhouse et la Planche des Belles Filles, une étape de 160 km. Les coureurs emprunteront quasiment les mêmes cols que nous : Markstein, Grand Ballon, Hundsruck, Ballon d’Alsace et la Planche des Belles Filles en explication finale. Nous espérons une victoire d’un Thibaut Pinot par exemple ce jour-là.

Retour à mon périple. Quasiment aucun répit pour ce final, ajouté à cela les 200km dans les guiboles et un bonhomme carbonisé, le combat n’est pas vraiment loyal. Mais ce n’est pas grave, tel David je vais affronter Goliath !

Après 2km de plat, nous voici au pied, et la vision ressemble vraiment à l’Alpe d’Huez ou au Mont Ventoux lorsque la route s’élève après St Estève. Un mur nous fait face.

Et ce mur est quasiment sans discontinuer jusqu’à l’arrivée. L’objectif maintenant est de rallier l’arrivée le mieux possible. Je m’accorde un bref arrêt à chaque kilomètre ou presque pour prendre une petite photo symbolique de la pente et des kilomètres me séparant de mon objectif.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - 5km de l'arrivée

On frôle la vitesse d’un piéton, je monte entre 8,5 km/h et 9km/h. Après un rapide calcul vous comprendrez donc que cette ascension finale a été longue 🙂 Le moteur est vraiment vide, je savais très bien que je ne pouvais pas compter sur le dernier ravitaillement pour un effet boost. Quand la machine est vidée, pas la peine de nourrir de faux espoirs.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - 3km de l'arrivée

4, 3, 2, 1, ça y est le dernier kilomètre, la douleur laisse place à la satisfaction d’autant qu’il y a un léger replat final.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - 2km de l'arrivée

Dernière petite distraction avec la rampe finale de la Planche des Belles Filles : un véritable mur de 120 m à 20% de pente (annoncé 200 m sur la pancarte mais gonflé je pense). C’est hyper dur mais anecdotique car c’est le dernier raidar et aussi très amusant car on a l’impression d’être sur une voie royale.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - 200m de l'arrivée, rampe finale

Arrivé sur le plateau, il reste 50 m de plat total pour savourer le moment.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Arrivée

Voilà après 208 km et 4400 m de dénivelé positif d’un difficile parcours, j’en termine enfin.

Petite remise de médaille de finisher au passage de la ligne d’arrivée, cela complétera l’armoire à souvenirs.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Médaille finisher

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons 2019 – Résultats et bilan

Temps scratch : 8h37min (208km – D+4400m) dont 8h15min de roulage

Classement scratch : 627ème sur 1383 finishers

Classement catégorie : 195ème sur 450 finishers

Le Bilan de la journée est très bon. Même si les derniers kilomètres ont été difficiles, j’ai passé une belle journée sous un temps très ensoleillé, sans véritable chaleur.

Le parcours était plaisant et ce fût l’occasion de découvrir un nouveau coin de France que je ne connaissais pas et une nouvelle montée mythique, la Planche des Belles Filles.

L’organisation était à la hauteur, les carrefours bien sécurisés, les ravitaillements suffisants et bien positionnés.

Côté épreuve, le niveau était très relevé, même si j’ai perdu beaucoup beaucoup de temps sur la fin, pas sûr que j’aurai terminé si haut que cela dans le classement si j’avais gardé un bon rythme. Mais comme toute cyclo, je ne suis pas dans cet objectif, donc pas de sujet.

Je reste convaincu que la plus grande difficulté pour les amateurs que nous sommes reste la distance. Ce n’est pas tous les jours que vous avez du temps pour vous aventurer dans des raids de plus de 100km, donc à chaque fois c’est un véritable défi.

L’autre particularité de ce tracé venait du fait que les cols les plus durs étaient à la fin, donc pas simple à gérer.

Le retour à Luxueil-les-Bains se fait par la navette en bus, compte tenu du trajet retour (3h de conduite pour rentrer dans le Rhône), je ne pouvais me permettre de faire les 45 km qui nous séparent du départ à vélo.

Cyclo Granfondo Les 3 Ballons - Navette retour

Prochain rendez-vous

Pour l’instant, le prochain rendez-vous est fixé au 7 juillet 2019 pour la Marmotte Granfondo Alpes, une des plus célèbres épreuves cyclo sportive de France. Ce sera une première pour ma part. Plus de 15 000 participants au départ, 174km, D+5000m, avec un enchaînement royal : col du Glandon, Col du Télégraphe, col du Galibier et arrivée finale à l’Alpe d’Huez.

Du HC+++, du mythique+++, les routes du Tour, bref du bonheur !

Granfondo les 3 Ballons - Cadeau souvenir

8 réflexions sur “Cyclosportive Granfondo Les 3 Ballons 2019

  • Bravo Yann,

    Tu enchaines les perfs, superbe course au vu des 208 km et du relief!!! Le prochain défi s’annonce terrible aussi, avec les cols HC que l’on a fait, mais cette fois ci sur un seul jour. Bien dommage que je sois si loin, cela pourrait me tenter…Dans tous les cas tu seras prêt pour le prochain défi « Les Angevins à la Montagne » si il y en à un.
    Biz

    Répondre
    • Merci Xav, on va voir ce que cela va donner dans les Alpes, je suis impatient, tjrs amoureux des HC !
      Les Angevins à la montagne, le retour… Ce serait un beau programme.

      Répondre
  • Bien ouéj l’ancien!! 208 bornes, putain, ça me laisse sur le cul! (que de gros mots dans cette petite phrase)! Bonne continuation pour la suite de la saison!

    Répondre
    • Merci vieille branche, tu vas voir, après ton périple estival, tu vas voir tu seras prêt ensuite !

      Répondre
  • Salut !!
    Bravo pour ce nouvel exploit !!!! 208 kms !!!!……Ton classement est plus qu’honorable Il est très bon !!!
    Comme d’habitude j’ai adoré tes commentaires et tes photos. En te lisant, nous aussi on découvre des régions de France que nous ne connaissons pas ou très peu.
    Bisous à toi et à la famille…… Et bon courage pour la suite des épreuves !!!
    Riquet.

    Répondre
    • Merci, il fait que je pense à conserver tout cela pour le souvenir 😉 Bon WE à vous !

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *