Triathlons et Cols Mythiques

Petites et grandes aventures sur les plus beaux triathlons de France et cols mythiques du Tour

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Envolée du Grand Colombier 2016, 1ère édition

Pour honorer la présence très remarquée du département de l’Ain au Tour de France 2016, Alpes Velo organisait la 1ère édition de l’Envolée du Grand Colombier, épreuve cyclo pour amateurs de gros pourcentages !

La première volonté était de relier les 2 villes Arrivée du Tour de France 2016 dans le département, à savoir Villars les Dombes à Culoz.

La seconde particularité de cette cyclo, était de reprendre en grande partie le tracé de l’étape du Tour (à partir de Hauteville-Lompnes, soit 88km) qui mènera les coureurs de Bourg-en-Bresse à Culoz le Dimanche 17 juillet 2016.

Et ce tracé met la lumière sur un très beau col, le col du Grand Colombier, déjà franchi par les coureurs en 2012.

C’était comment l’avant-course ?

C’était comme quand tu te présentes à quelque chose ne nouveau, de l’enthousiasme et pas mal de doutes. Serais-je capable de tenir 150 bornes sur un parcours si difficile, moi qui n’ait aucune expérience des grandes sorties à vélo (Ben oui si je franchis la ligne, ce sera mon nouveau record de distance assis sur une selle, le précédent datant de 2015 et 130km !). Serais-je suffisamment à l’aise dans un peloton sans me sentir comme un intrus ?

Comme d’habitude, on récupère son petit kit du participant, avec le sésame, la plaque de cadre de l’Envolée du Grand Colombier ! Ma première !

Plaque de cadre, Envolée du Grand Colombier

Au passage, si on veut faire l’analogie avec le Tour de France, remarquons que l’on m’avait attribué un numéro de leader 🙂

Un peu surpris par le faible nombre de participants, un peloton de 100 cyclistes, la difficulté du parcours, les nombreuses cyclos organisées ce week-end dont certaines renommées (Time Megève Mont Blanc), le fait que ce soit une 1ère édition et la fête du vélo un peu partout ont été plus forts que l’effet « Tour de France ». Dommage !

En fait, très honnêtement, je me demandais réellement si je n’avais pas visé un peu trop haut, porté et aveuglé par mon enthousiasme dans la course aux défis sportifs !

Sur la petite bande habituelle, d’ailleurs, il ne restait que 2 fous furieux, Eric étant mon coéquipier d’un jour, et surtout mon coach averti pour me transmettre ses 15 années d’expérience de courses de vélo.

Petite photo souvenir sur la ligne de départ au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes.

20160604_082002

Quelques recommandations d’usage, et nous sommes fin prêts sur la ligne pour s’envoler !

Départ Envolée du Grand Colombier

Comme nous l’avons vu sur le profil, les 40 premiers kilomètres vont se faire sur le plat et vont permettre de se mettre en jambes, à condition que les gros mollets ne s’énervent pas pour mener un train d’enfer.

Nous partons donc en peloton groupé et progressivement la vitesse s’installe à une allure de 35km/h ce qui est plutôt confortable et gérable au chaud dans le peloton. Je découvre de nouvelles sensations. Le fait sans être complètement concentré à 100% mais en tout cas de devoir être vigilant en permanence car on sait très bien que le nombre et la vitesse peut rapidement provoquer une chute.  Mais tout va bien les participants sont plutôt détendus et chacun se respecte sans engager des manœuvres hasardeuses ou dangereuses, je me sens donc plutôt à l’aise. Quant à Eric, il connaît cela par cœur donc inutile de dire qu’il n’est pas vraiment impressionné !

Je découvre aussi le bruit d’un peloton lancé, un bruit d’une multitude de roues de vélo qui tournent en permanence. Honnêtement, c’est un peu comme le chant des cigales, au début il y a un côté très séduisant mais à la fin, on a envie de dire : « Cassez-vous les vélos ! » (si si, souvenez-vous de la tombée de la nuit dans le sud de la France, combien c’est appréciable !).

Nous terminons donc la 1ère heure du périple en ayant parcouru 35km.

A l’approche d’Hauteville-Lompnes, la route commence à s’élever et les dégâts sont très rapides, le peloton éclate et devant nous sommes bientôt plus que 50, 40, 30……………..

Nous suivons avec Eric mais rapidement je décide de décrocher, le chemin à parcourir étant encore bien trop long pour s’enflammer. Eric s’envole avec le groupe de tête d’une trentaine de représentants.

Au bout de quelques minutes je vois Eric se retourner et décrocher du premier groupe, sans doute pour ne pas cramer toutes ses forces ou m’attendre.

Nous arrivons à Hauteville-Lompnes dans le groupe de tête que nous avons rattrapé à la faveur d’un bel effort d’un bon rouleur (de Meximieux) !

Je guette le ravitaillement annoncé car je sais combien il est important de boire régulièrement, or, mes 2 bidons sont déjà presque vides et les pentes s’approchent.

Malheureusement, information erronée ou mauvaise attention de ma part, je ne vois pas de zone de ravitaillement et nous nous dirigeons vers le col de la Rochette et surtout celui du Grand Colombier sans avoir pu faire le plein des bidons.

Mon dernier espoir repose sur un report de ce ravitaillement au pied du col du Grand Colombier.

Nous entamons la mise en bouche avec le col de la Rochette qui se monte bien et qui ressemble, pour ses pourcentages aux cols du Beaujolais. Cette ascension est donc plutôt adaptée pour une mise en route de l’allure en montagne et la montée se passe bien avec toujours la volonté de limiter son allure pour ne pas puiser dans les réserves qui serviront plus tard. Je ne suis plus dans un groupe, je monte seul, j’ai décroché Eric au pied du col, cela me met un peu le doute car je connais son expérience du vélo et je me dis que, peut-être est-il en train de gérer tranquillement son parcours et que je suis parti trop vite mais je n’ai plus le choix, je continue.

Nous basculons vers Lochieu le pied du col du Grand Colombier (enfin l’une des faces du col). Mon inquiétude est alors confirmée, pas de ravitaillement et pris par le rythme de la cyclo, j’oublie que dans ces régions, il y a très souvent des fontaines dans les villages qui permettent de faire le plein !

Pas de retour d’Eric dans la descente du coup je ne sais pas trop s’il est loin ou pas.

Je me doute que les 13km seront très longs et que je ne suis pas à l’abri d’une grosse faiblesse dans l’ascension par manque d’eau.

Le début de l’ascension est raide mais mon allure me convient et les jambes tournent pas trop mal. Le temps n’est pas trop de la partie, mais au moins nous n’avons pas de pluie.

profil_grand_colombier_Lochieu

Je vais devoir terminer les derniers kilomètres de l’ascension sans eau. Je poursuis mon ascension à un rythme régulier, tout en conservant de l’énergie pour la dernière ascension qu’Eric m’a décrite comme étant la plus difficile. Ce sera d’autant plus vrai sans doute, puisque nous la montrons après 125km de notre périple. Pour un ptit gars comme moi, à ce stade du compteur kilométrique, aucun espoir d’être encore frais.

Envolée du Grand Colombier 2016 - Vue sur le lac du Bourget

Tout se passe bien jusqu’au moment où……. plus de jus !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et oui mes craintes se confirment à 3km du sommet, plus rien dans les pattes, et mon rythme se dégrade lentement puis rapidement à 1,5km du sommet, je vois des participants revenir sur moi et me dépasser sans réaction ou tentative de les suivre possible.

Je m’accroche à l’idée du ravitaillement salutaire en haut du col du Grand Colombier. C’est horrible d’autant que je me sentais bien. De plus, les pourcentages sur le haut sont de l’ordre de 10-11% donc comme galère on ne fait pas mieux ! Le dernier kilomètre est monté à 7-8km/h et j’arrive enfin au sommet du col que nous franchissons dans le brouillard et j’aperçois les tables de la délivrance : le ravito !!!!!!

Je me rue littéralement dessus, tout y passe, eau, coca, pâtes de fruits, barres de céréales, gâteaux, chocolat, j’ai limite honte tant je suis obligé de « dépouiller » leur stock.

9 minutes plus tard, je me sens beaucoup mieux mais je peste encore un peu contre l’organisation pour cette fin d’ascension galère, faute à un ravitaillement manquant. Je suis surpris de ne pas voir arriver Eric, j’espère qu’il n’a pas renoncé à cause de son reste de bronchite.

Je bascule donc dans la descente, la route est humide, la descente plutôt rapide mais aussi très délicate à gérer, il faut bien garder les mains sur les cocottes de freins.

6km de plat pour revenir vers Culoz et le premier passage sur la ligne. Cette portion me confirme que le ravitaillement m’a fait du bien, les jambes tournent de nouveau mieux.

1er passage sur la ligne d’arrivée, annonce au micro, la classe à Dallas !!!!

Envolée du Grand Colombier 2016 - Ligne d'arrivée

Il reste donc le dessert pour la fin et les 8km d’ascension des lacets du Grand Colombier qui ne sont, ni plus ni moins que l’ascension du col depuis Culoz amputée de quelques kilomètres car nous n’allons pas jusqu’au sommet , nous bifurquons sur notre droite dans la montée.

Profil Col du Grand Colombier par Culoz

Eric avait raison, ça grimpe très fort, je pense que certains passages doivent avoisiner les 12-15%. Le ravitaillement a fait du bien, mais ne rêvons pas, maintenant c’est la fatigue qui s’installe et les 3 derniers kilomètres sont très durs !

Envolée du Grand Colombier 2016 - compteur kilométrique

A mon compteur je pense qu’il reste encore 2 douloureux kilomètres d’ascension mais je suis prématurément délivré lorsque j’aperçois des régulateurs à un carrefour qui me confirme que c’est la bascule dans la descente.

Plutôt soulagé et surtout conscient que : « Yes, i’m finisher !!!!!!! »

De nouveau, retour dans la vallée pour les 6 derniers kilomètres.

Tout va bien, je suis heureux quand soudain : un éclair qui me monte dans la cuisse, une crampe comme je n’avais jamais connu qui me stoppe net dans mon effort, j’essaie de la relâcher 2 ou 3 fois et je finis par devoir m’arrêter car c’est insupportable ! Arrêt sur le côté de la route pour soulager la douleur en espérant que celle-ci me laisse tranquille pour les 3 derniers kilomètres.

Je repars après 1 ou 2 minutes et enfin j’ai l’impression que le plus dur est passé, j’accélère de nouveau et rejoins la ligne d’arrivée sans encombre.

Temps final : 146km en 5h37min, moyenne de 26km/h

Temps scratch chronométré de Hauteville à Culoz (58,1km) : 3h52min53sec, 29ème place sur 100, sur 70 finishers.

Eric :

Temps final : 146km en 6h16min, moyenne de 23,4km/h

Temps scratch : 4h21min43sec, 52ème place

Une bonne douche, un bon repas et retour par la navette vers Villars.

Envolée du Grand Colombier 2016 - repas

Bilan de l’Envolée du Grand Colombier 2016

Encore une belle expérience que cette Envolée du Grand Colombier avec une barre supplémentaire franchie avec plein de premières :

1ère en peloton
1ère en distance : 146km tout de même !
1ère en enchaînement d’ascensions d’un tel niveau. Les 3 cols, La Rochette, le Grand Colombier et les lacets du Grand Colombier seront classés respectivement : 3ème, HC et 1ère catégorie lors du prochain Tour de France en juillet.

Bref très heureux même si un peu déçu de ma performance globale car j’ai du faire avec ce gros coup de pompe dans le col du Grand Colombier.

Un petit remerciement à Eric qui m’a accompagné et rassuré en permanence, un vrai coach !

Envolée du Grand Colombier en 2017 ? Pas sûr, mais allez-y vous aussi ça vaut le détour !

Cap maintenant sur le samedi 18 juin 2016 et les 220 kilomètres de l’Ardéchoise pour un nouveau record de distance ! Ça sent l’organisation très festive, j’ai hâte d’y être avec l’ami Pierre !!!!

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