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Time Megève Mont Blanc – Parcours Granfondo 140km : 2018, c’est parti !

Time Megève Mont Blanc – Grandfondo – 140km

Ce week-end, rendez-vous dans la vallée du Mont Blanc, premier défi de l’année, une épreuve à la fois très réputée et très relevée, la Time Megève Mont Blanc, 15ème édition.

Outre la distance de 140km, le dénivelé positif annoncé de 4050m est vertigineux. Une parfaite répétition pour l’Etape du tour le 8 juillet 2018 (160km, D+4020m) et une préparation idéale pour le Triathlon du Lac des Sapins à Cublize dans 2 semaines (Dimanche 17 juin 2018).

Le parcours Granfondo de la Time Megève Mont Blanc 2018

Au programme, 2 difficultés majeures plutôt inconnues car très rarement empruntées par le tour de France : le col du Pré et la montée de Bisanne. Cet oubli sera réparé cette année puisque les coureurs emprunteront ces 2 cols lors de la 11ème étape du Tour de France 2018.

Sans oublier le col de la Forclaz de Queige en apéritif, moins de 3km et 9% de moyenne.

Parcours Granfondo Time Mégève Mont Blanc 2018

 

Parcours Time Megève Mont Blanc 2018

Le col du Pré

Une ascension de 12,2km à 8% de moyenne et surtout, 6km d’affilée à plus de 9,5% dans la 2ème moitié du col pour atteindre l’altitude de 1703m.

Profil du col du Pré - Savoie

La montée de Bisanne

Col que l’on peut aussi considérer comme le col des Saisies. Un profil tout aussi affolant que le col du Pré.

12,5km d’ascension à 8% de pente moyenne pour atteindre le sommet de la montée de Bisanne (1730m), basculer sur une légère descente et remonter vers le col des Saisies.

Profil de la montée de Bisanne et poursuite vers le col des Saisies

 

La cyclosportive Time Megève Mont Blanc fête sa 15ème édition en cette année 2018.

L’avant-course

Un aller-retour dans la journée avec un départ aux aurores à 4h45. Arrivés sur place à 7h05, le temps pour moi de me préparer sans stress, de faire quelques photos pour le blog, et récupérer mon fameux dossard.

Dès l’arrivée, on sent l’organisation rodée, un peu comme pour l’Ardéchoise, la remise des dossards est rapide, essai du maillot pour valider la taille. Un très beau maillot souvenir, tout en élégance.

Time Megève Mont Blanc - Organisation

Aujourd’hui Valentino c’est moi : numéro 46 (Valentino Rossi pour les non-initiés). Sans oublier un peu de représentation de la région puisque je vais de nouveau arborer fièrement les couleurs du Beaujolais.

Time Megève Mont Blanc - le vélo du champion

Sur la ligne de départ, toujours la même ambiance très professionnelle : voitures d’organisation avec médecins, motards à gogo pour encadrer la course, gendarmerie, c’est du sérieux.

Ligne de Départ Time Megève 2018

Départ Time Megève 2018 - voitures organisation

Départ Time Megève 2018 - motos organisation

Time Megève Mont Blanc 2018 - Sas de départ

La course

Départ prévu à 8h30 et donné aux alentours de 8h40. Je n’ai pas réellement d’objectif de classement mais la volonté de faire l’effort et de ne pas trop rouler en touriste. Le temps est parfait et semble s’améliorer au fur et à mesure. J’emporte tout de même le coupe-vent, en cas de fraîcheur en descente ou de pluie surprise.

Du beau monde : des anciens pros, des amateurs affûtés, des guest stars (Alain Prost par exemple), des triathlètes en cours de préparation, tout cela que ce soit en homme ou fille. Bref, la tendance n’est pas trop à la découverte et au tourisme.

Le départ de la course est neutralisée sur les premiers kilomètres comme au Tour (on s’y croirait).

Nous sommes donc retenus pendant près de 10km et je dois dire que ces premiers km méritent une très très grande vigilance. De multiples ralentissements soudains, il ne faut surtout pas lâcher les cocottes de freins pour ne pas se faire surprendre au risque de percuter quelqu’un et chuter.

Le départ officiel

Le départ effectif est donné au pied de la première grimpette du jour et la montée se fait à une allure très soutenue, de quoi rapidement éparpiller le peloton. Je pense donc que l’organisation a voulu éviter un départ sur route plate avec de la nervosité et des risques de chutes.

Même si cette ascension n’est pas répertoriée, les 3km à plus de 7% de moyenne permettent tout de même de faire monter les pulsations et de bien rappeler quel sera le terrain de jeu du jour.

Tout se passe correctement et nous basculons vers le pied du col de la Forclaz. L’ascension se déroule bien, les pourcentages sont importants, 10% parfois, mais c’est le début les cuisses ne brûlent pas encore.

Le col du Pré

Nous filons ensuite vers Beaufort où nous attendent les premières pentes du col du Pré en passant par Villard sur Doron.

Même si les 4 premiers kilomètres sont les moins pentus, les pourcentages affichés oscillent déjà autour de 7%. Mais ce ne sont que les prémisses de ce qui nous attend après la sortie d’Arêches-Beaufort.

Le grand intérêt de ce type de course c’est qu’avec près de 400 participants, vous ne roulez jamais seul ou au pire vous avez en point de mire un concurrent qui vous précède. Cela aide pour la motivation.

Ce premier col tient toutes ses promesses en termes de difficulté. Heureusement, l’énergie est encore au rendez-vous et je réalise une bonne ascension en moins de 55min. Je n’ai pas faibli et mon allure était bonne. Moins anticipé mais tout aussi agréable, ce sont les paysages magnifiques qui s’offrent à nous. Cela sera le cas tout au long du parcours. Les pourcentages et l’effort intense ne me donnent pas envie de m’arrêter pour faire quelques photos. Pourtant cela en vaudrait vraiment la peine.

Nous basculons vers le lac de Roselend. A la faveur du passage le long du lac, j’en profite tout de même pour faire quelques photos pour vous retranscrire les paysages. Voyez plutôt les photos ci-dessous.

Lac de Roselend - paysage de montagne

Lac de Roselend

Lac de Roselend - Time Megève Mont Blanc 2018

Une tête déjà aperçue dans les kilomètres précédents nous dépasse. Tant par le coup de pédale facile et élégant que par le visage, j’ai l’impression de connaître ce coureur. Nous quittons le bord du lac et après une courte remontée nous arrivons au 2ème ravitaillement. Je ne vais surtout pas faire l’impasse contrairement au premier. Nous approchons la mi-course, c’est le moment de remplir l’organisme. Je fais parfois l’erreur d’une mauvaise alimentation sur longue distance, donc cette fois je m’en donne à cœur joie. Je fais également le plein de liquide dans mes bidons.

J’aperçois de nouveau cette tête qui m’intrigue, donc quitte à passer pour un c.., autant ne pas mourir bête. Mais j’ai bien vu juste, M. David Moncoutié en personne est ce cycliste qui joue au yoyo avec nous depuis plusieurs kilomètres. J’en profite pour échanger quelques mots. Il me dit qu’il est consultant pour une chaîne sportive et qu’il va commenter le Dauphiné mardi, mercredi et jeudi. J’en profite pour faire une nouvelle fois la promotion de notre maillot et de notre région. Ceci dit, il connaît très bien notre région puisqu’il n’habite pas très loin me semble-t-il.

Allez on oublie l’instant « pro », on grimpe sur le vélo pour affronter le chemin du retour puisque le lac de Roselend marque l’extrémité de la boucle mais pas du point de vue kilométrique.

Deuxième partie du parcours

Après une descente dont je suis toujours aussi accro (petite pointe à 77km/h), nous remontons tout de suite pour une nouvelle grimpette non répertoriée mais qui encore une fois est loin d’être une partie de plaisir.
Première incident pour moi et pas des moindres. Au 75ème kilomètre, je prends 2 énormes crampes simultanées dans l’intérieur des cuisses. Je garde mon calme, assouplis mon coup de pédale et ralentis. Je prends également beaucoup d’eau en urgence, puisque normalement, les crampes viennent le plus souvent d’une mauvaise hydratation. Comme d’habitude, si je ne me régule pas au chrono, j’en oublie de boire régulièrement et j’ai encore dû faire cette erreur.
L’alerte est heureusement passagère, j’arrive à contrôler tout cela sans avoir besoin de rouler au pas ou de poser pied à terre. Ceci dit, je ne suis plus vraiment serein car je réalise qu’il reste 65km et encore une très grosse ascension vers Bisanne, je redoute donc un peu le final.
Après une phase vallonnée, nous basculons dans la descente pour retrouver à nouveau Villard sur Doron, pied de la montée de Bisanne.
Nous abordons l’unique phase de réelle plaine de la journée. Pas le moment de faire le malin, je préfère suivre les costauds et je suis déjà bien content de pouvoir suivre un train à 38-39km/h après 80 bornes et 1 gros col dans les pattes.
Celui qui nous emmène m’impressionne, il va nous tirer pendant 4-5km sans un relais, chapeau. Je crois ne pas être le seul à être simplement heureux de pouvoir suivre.

Dernière ascension : montée de Bisanne

Enfin se profile la 2ème et dernière grosse difficulté de la journée, à savoir la montée de Bisanne qui se poursuit vers le col des Saisies.
Nous passons dans Villard sur Doron, j’aperçois une fontaine et je vois que je suis un peu juste en eau. Malgré ma première alerte crampes, et après une petite hésitation , je poursuis tout de même mon chemin. Cette décision aura son importance pour le reste du parcours.
Nous sommes sur le vélo depuis plus de 4h avec 100km dans les jambes. Je sais que cette montée sera difficile. La fatigue, l’inexpérience dans l’enchaînement de grands cols, le fait d’avoir voulu m’accrocher à un groupe en plaine pour ne pas rouler seul, sont autant de facteurs qui vont durcir la dernière ascension.
J’aborde ce col en sachant que ce sera long (forcément 15km), pénible, au mental, dans le dur.

Dès le début je laisse mes compagnons de route s’échapper sans chercher à m’accrocher. Je préfère me concentrer sur la gestion de ma montée, il n’est plus question de vouloir à tout prix être accompagné.
Mes appréhensions se confirment, la montée sera très très compliquée. Mon rythme ralentit irrémédiablement. Je suis fatigué, je n’ose pas forcer de peur de déclencher de nouveaux de violentes crampes que je ne pourrais peut-être pas maîtriser une 2ème fois. J’adopte donc un rythme que je peux emmener sans trop forcer tout en essayant de maintenir un coup de pédale le plus souple possible. Les mètres défilent, l’allure s’effondre : 11, 10, 9km/h. La chaleur est maintenant bien présente, il est 12h30 et le soleil brille. Les pourcentages oscillent entre 9 et 12%, nous ne sommes pas épargnés et il n’y a pas un mètre de répit.

Si j’ai bien estimé, il me reste encore 7km d’ascension, un beau combat mental. Aspect positif, malgré un rythme très faible, c’est la même histoire pour tout le monde, hormis 5-6 concurrents, je suis très peu dépassé.
Nous croisons quelques vélos qui nous encouragent et me donnent du baume au cœur. En effet, ils m’annoncent sommet à 3,5km, s’ils disent vrai, je viens de gagner 2km d’ascension ! Croisons les doigts.

La fin du col est un long calvaire, 8,5km/h, cela me rappelle une montée du col du Galibier en 2007, un dernier kilomètre à moins de 8km/h et une énorme souffrance. On est au même point. Mes crampes ne se déclenchent pas mais nous sommes border line, il n’en faudrait pas plus, je le sens bien. Je n’ai plus d’eau pour les 4 derniers kilomètres, ce qui accentue mes craintes. Fort heureusement, tout tient jusqu’en haut.

Enfin la délivrance, sommet de la montée de Bisanne, après une courte descente, nous remontons vers le col des saisies avec des pourcentages fort heureusement plus doux de 6-8%.

En haut du col des Saisies, un nouveau ravitaillement fort apprécié. Finisher je le serai, en effet toutes les difficultés du jour sont derrière nous, il reste 15km de descente et 10km de léger faux plat avant de rallier l’arrivée à Megève.

Dernières recharges, boisson sucrée américaine, chocolat, banane, céréales, fromage, le complément pour assurer un retour paisible.

Dernière descente de la journée, on se fait plaisir. Nouvelle alerte au moment le moins attendu. Les crampes sont de retour, cette fois d’une violence extrême, j’essaie d’adopter la même attitude que lors de la première alerte, mais là, je commence sérieusement à me demander si le pied à terre ne va pas être inévitable. J’adopte une position sur le vélo peu académique. En effet, les jambes raides et étirées sur le vélo, je bascule le bassin sans plier les genoux pour tenter d’éviter le pire. Cela dure bien 1 ou 2 minutes (et c’est long croyez-moi !). Ouf, j’ai encore surmonté la douleur et je peux poursuivre ma route. Vraiment entre les oublis de boire, les bidons mal remplis, j’ai vraiment très mal géré mon hydratation. Que voulez-vous l’approche scientifique du sport, ce n’est pas trop mon dada.

Retour dans la vallée pour les 10 derniers kilomètres, je roule à près de 30km/h avec de bonnes sensations, comme quoi le moteur a encore du carburant. Pas de groupe, un retour vers l’arrivée en solo sous le soleil.

Dernier passage à 4km de l’arrivée dans cette zone de travaux façon Gravel. Il serait dommage de crever à ce moment, j’ai évité l’incident à l’aller, j’espère être épargné au retour. C’est le cas, tout va bien mes nouveaux pneus qui sont une réussite en terme de sensations de sécurité et de précision tiennent le choc.

Et voilà, entrée dans Megève, après 6h05 de route, une moyenne de 23km/h.

Arrivée de la Time Megève Mont Blanc 2018

Finisher de la Time Megève Mont Blanc 2018

Résultats et bilans

100ème au scratch sur 354 finishers en 5h24min, 28ème de ma catégorie (40-49 ans). Les 10km du départ neutralisés ainsi qu’une descente jugée trop dangereuse par l’organisation n’ont pas été chronométrés.

Classement de le Time Megève 2018 – Granfondo 140km ou

Un bilan très positif, le parcours était corsé, c’était le premier gros rendez-vous de la saison, je compte sur celui-ci pour m’aider à monter en puissance pour les prochaines échéances, notamment dans 15 jours à Cublize.

Brevte Time Megève 2018

C’est la première fois que je faisais une cyclo en mode intensif et non en mode cyclotouriste. J’ai plutôt bien géré mon effort. Tout comme j’ai bien géré la distance. Dommage de n’avoir pas pu tout donner jusqu’au bout en raison du risque lié aux crampes.

Toujours des erreurs c’est normal. Cette fois c’est l’hydratation qui a pêché et j’ai bien failli le payer très cher.

J’y ai laissé plusieurs minutes et sans doute un petit kilomètre heure à la moyenne globale. J’ai également gâché légèrement le plaisir dans la montée de Bisanne. J’ai surtout vécu une expérience inédite, puisque je suis très peu sujet aux crampes et donc encore moins aux crampes soudaines et aigues. Mais il faut un début à tout !

Moralité : l’excitation de la course fait oublier l’essentiel, je vais devoir y penser la prochaine fois.

Grâce à Strava, l’application mobile des cyclistes, mon ressenti est confirmé. En règle général, les classements me permettent d’évaluer ma performance. Je suis souvent dans les 10-25% des meilleurs chronos, les fameux segments de Strava. C’est le cas pour tout mon parcours sauf la dernière montée où je suis plutôt en milieu de tableau, confirmant ainsi ma forte baisse de régime.

J’ai vraiment adoré ce parcours, avec des paysages magnifiques, j’aurais pu prendre des dizaines de photos tellement c’était beau.

L’après Time Megève Mont Blanc

Un bon repas chaud pour requinquer le bonhomme, sans oublier le petit verre de rouge de Savoie.

Time Megève Mont Blanc - Repas après-course

Un petit détour sur le stand de Time avant de rentrer, histoire de rêver en voyant ces machines à plus de 10 000€. D’ailleurs, une nouvelle fois, ce fût un festival financier ce jour. Je pense que le prix moyen du vélo des coureurs engagés devait osciller aux alentours de 3000-4000€.

Time Megève Mont Blanc - Stand de Time

La récupération J+1 et J+2 est très bonne. Je me permets de faire un footing de récupération de 7km dès le mardi soir. Je dois dire que je suis très agréablement surpris par mes excellentes sensations, j’ai vraiment la gouache.

Cap maintenant dans 2 semaines sur le premier triathlon 2018. Je suis très impatient, ce sera ma 3ème participation au  triathlon de Cublize version courte distance (1.5km natation – 50km vélo – 10km course à pied), avec comme objectif, de tomber la barre des 3h. J’avais réalisé 3h01 en 2015. En complément, je dois renouveler mon TOP 100. Ce qui signifie que je dois descendre en dessous des 2h58min sans doute. En croisant les doigts pour que le beau temps soit de nouveau de la partie pour multiplier le plaisir.

Réponse dans 10 jours.

Pour terminer une photo de ce joli maillot qui va rejoindre ma collection de goodies. Une big dédicace à Danou et Tatalou qui m’ont accompagné et qui ont rendu cette journée plus conviviale.

Time Megève arrivée

Maillot de la Time Megève Mont Blanc 2018

 

 

2 réflexions sur “Time Megève Mont Blanc – Parcours Granfondo 140km : 2018, c’est parti !

  • Coucou Yann.
    Encore une très belle épreuve que tu as surmonté avec brio. Félicitations à toi pour ce beau classement. Les photos sont magnifiques et visuellement tu as dû te régaler !!!!
    Encore bravo pour ce nouvel exploit et pour ton courage…CHAPEAU !!!
    Bisous.
    Riquet.

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  • Chapeau mon gros, ça fait pas rire!!
    Bon courage pour Cublize!
    A cet été

    Répondre

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