Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – Longue distance

Le coup d’envoi de la saison triathlon 2023 est venu, ça se passe au Triathlon de Vichy Bellerive en Allier (03 pour tes révisions géographiques). Toute jeune épreuve, il s’agit en effet de la seconde édition seulement.

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – Présentation

Comme à mon habitude, j’ai encore opté pour de la nouveauté. L’occasion de découvrir une nouvelle épreuve et un nouveau coin de France. Je ne suis jamais venu au pays des eaux de Vichy et des fameuses pastilles (qui sont clivantes chez le consommateur, on aime ou on déteste).

Deux petites heures de route et moins de 200km, la distance parfaite pour ne pas subir un trajet trop long.

Un format pour le moins délicat à ce stade de la saison : Distance L. Ce qui donne : 2000m natation / 93km vélo / 19km course à pied.

La grande forme n’est pas encore là mais suffisamment pour que ça passe sans trop de galères. Un beau ralentissement de la cadence cet hiver qui a permis de recharger les batteries bien vidées d’une année 2022 très intensive.

Un poids pas vraiment optimisé, 2-3kg en trop qui devrait peser.

Nous devrions souffrir car les premières chaleurs sont attendues et nous n’avons pas encore eu le loisir de nous y confronter. En cause, un printemps maussade un peu partout, et ce ne fût pas mieux chez nous.

Petit camping très sympa en bordure de l’Allier, là même où nous nagerons.

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – Avant-course

Comme chaque année, il faut retrouver ses repères lors de premières courses. On a beau être habitué, on oublie très vite.

Et d’abord un réveil matinal comme c’est une course du matin. Puis le traditionnel et copieux repas d’avant-course : grosse part de gâteau énergtique, fruits secs. Vers 7h30, rejoindre le site de la course pour les formalités administratives : récupération du dossard, découverte de petit cadeau du participant (pas fou, une simple serviette), et mise en place des différents stickers.

Une belle rosée du matin, un soleil radieux, qui annonce une belle journée sportive.

Entrée dans le parc à vélo à 7h30, oui c’est tôt pour une course à 9h. Mais j’aime bien être tranquille, pas bousculé et prendre mon temps. J’apprécie ces moments calmes et voir le parc se remplir au fur et à mesure que l’heure avance. A 8h30, les choses se précisent et s’accélèrent. On enfile la combinaison de natation qui vient de passer l’hiver au chaud. Ca va, elle ne fait pas trop la gueule malgré les 3kg de surcharge pondérale.

Ah important, un peu de crème anti frottement pour se protéger des blessures, et de crème d’échauffement pour lutter contre les 16.5 degrés de l’eau de l’Allier.

D’ailleurs à 16.5 degrés, ça ne se bouscule pas au portillon pour l’échauffement dans l’eau. Et je n’en fais pas mieux. J’attends les 10 dernières minutes pour me jeter dans le bain. Mais ça va, la combinaison fait son travail, pas de risque d’une lutte contre le froid.

En plus d’être froide, il faut le dire simplement, l’eau est crade. Un vague souvenir du lac de Cublize, des fonds vaseux. Tu plonges ta main 20cm dans l’eau et elle disparaît de ton champ visuel. Le titre de la natation sera donc : voyage en eau trouble.

Une situation inédite, une participation très faible, seulement 123 participants sur le format longue distance. Ce qui promet quelques moments d’isolement en course. A vrai dire, ce n’est pas très motivant et ça fait un peu peur.

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – La course

9h, coup de pistolet. C’est parti pour 2km de natation. Un vrai bordel ce départ. Tout le contraire de ce que je pouvais espérer. Je ne sais pas si c’est l’eau sale qui veut cela, mais dans l’eau on a l’impression d’être 400 concurrents. Moi qui pensait être peinard au bout de 50m, il va falloir attendre plus longtemps.

Le cap est hasardeux. Les sensations ne sont ni bonnes ni mauvaises, je n’ai aucune sensation. Pas de trouble de respiration, pas mal aux bras ou aux jambes.

Ca ne veut pas forcément dire que c’est mauvais, c’est juste l’inconnu. D’ailleurs, je ne regarde surtout pas la montre qui pourrait davantage me perturber.

Quand vient la bouée qui signifie la mi-parcours et le début du retour, c’est forcément un soulagement, c’est la première de la saison, donc pas celle que l’on trouve la plus courte.

Un retour sur lequel je me retrouve assez seul jusqu’à me rendre compte que les bonnes (ou mauvaises) habitudes sont de retour. Je me suis complètement excentré de la meute, je suis parti à droite alors qu’il fallait mettre cap à gauche. Et comme tu as fait un peu de math dans ta jeunesse, tu sais que le chemin le plus court c’est la ligne droite, donc je perds forcément pas mal de temps dans l’histoire.

Côté sensations, aucun changement, c’est le néant jusqu’à la fin. Je sors de l’eau en 35min32sec, ce n’est pas si mal, même si je n’ai pas encore eu confirmation de la distance officielle du parcours natation. La fin est tout de même laborieuse si j’en juge les images captées par Ninnie. Un vrai caillou dans l’eau !

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – 93km vélo

Quelques encouragements bienveillants de la famille à la sortie de l’eau et je cours me changer en tenue cycliste. Un petit miracle, une certaine efficacité dans le retrait de la combinaison.

Pas de pression, sur de la longue distance, même si la transition me coûtera forcément du temps, c’est moins pénalisant que sur la distance olympique.

Je sais que je vais souffrir sur le vélo. Pas tellement pour la distance, quoi que ce pourrait être aussi le cas. Mais surtout car le parcours est taillé sur-mesure pour les vélos aéro. Ca sent la frustration à plein nez, cette sensation de ne pas combattre à armes égales. Le parcours est plutôt roulant, pas de grosses bosses notables sur les 93km du parcours. Rien de tel pour envoyer du gros braquet et profitez des qualités d’un vélo qui fend l’air.

Au début, l’aéro c’est plutôt moi. Piètre nageur, je pars donc de loin et je peux entamer une remontada.

Je suis un peu perturbé par des douleurs au niveau des jambes : juste au-dessus du genou à l’arrière et au niveau d’un ischio. Le temps m’a appris à ne pas trop psychoter. Certes, ça me questionne pour appuyer fort sur les pédales mais j’essaie d’en faire abstraction. Ca passera finalement au bout de quelques kilomètres.

Après 8km de routes plates, nous partons vers les routes plus vallonnées. Le coup de pédale est efficace. Au km12, un raidar de ouf avec des pourcentages entre 12 et 16% captés par le photographe qui donne des images incroyables.

Puis nous entamons un circuit d’environ 25-30km à parcourir 2 fois (que je n’avais pas remarqué car j’étudie très peu les parcours en amont de mes courses).

Faux plat montants, petites bosses et longue descente s’enchaînent. C’est là que le jeu du chat et de la souris avec les aéros va se mettre en place. Un jeu frustrant auquel j’étais préparé et auquel je ressortirai forcément perdant. A l’usure ils m’auront !

Si tu ne comprends pas le jeu, c’est simple, tant que c’est plat, en très léger faux plat montant ou que ça descend, je me fais déposer par ces vélos. Dès que ça remonte un peu, je fais mon retard. Et plus les passages en ma défaveur sont longs, plus j’ai de mal à revenir, pour finalement perdre le contact.

Frustration, mais après tout, je n’ai qu’à avoir le matériel adapté.

Si bien que je vais effectuer une bonne partie de la seconde boucle et le retour vers le parc à vélo, soit environ 35-40km presque en solo. Quand je dis solo, bien évidemment que le triathlon est un effort solo, sans rouler groupés, mais le fait d’avoir des concurrents en visu est souvent source de motivation et de distraction.

Bref, un excellent exercice de mental pour la fin du parcours, pas évident celui-là avec la fatigue accumulée.

Une dernière bosse assez corsée à 15km de l’arrivée, mais je suis assez content de mon coup de pédale aujourd’hui dans les grimpettes.

En haut, je fais une grossière erreur. Je m’amuse avec le photographe présent. J’en oublie le ravito juste derrière. Pourtant je n’ai plus d’eau, mais quand le gars me tend un bidon, je réponds « non merci ». Réponse tout aussi instinctive que débile, je vais quand même frôler la correctionnelle.

A la bascule dans la descente, c’est le soulagement, je sais que la fin du parcours est facile avec un retour de 9km par la route départementale, parfaitement plate.

Mais, il fallait bien une dernière petite surprise. Un petit vent de face fort sympathique s’invite dans la partie. Ce qui devait être un tronçon tout en récupération se transforme en un contre-la-montre pas facile. Au moins, je me dis que si aéro j’ai à mes trousses, au moins ils ne reviendront pas ! Enfin d’après ce que j’ai lu ça et là, car je n’en ai jamais essayé, ils ne sont pas du tout à leur aise face au vent.

D’un objectif de rouler entre 35 et 40km/h, je me bats pour rester entre 32 et 33km/h. De plus, il faut songer à la suite, donc ne pas arriver cramé au parc à vélo pour enchaîner tranquillement vers la course à pied.

Enfin, pas mécontent de voir se profiler les premiers immeubles de Vichy, signifiant l’arrivée tout proche.

Nous en sommes à 3h30 de course, midi est passé, la chaleur a maintenant bien grimpé, les 19km de running ne vont pas être qu’une partie de plaisir.

Entrée de la parc de transition un peu difficile, je sens bien que je ne me suis pas relâché dans les derniers km à vélo.

C’est marrant, vous remarquerez que je n’ai pas parlé de ravitaillements. Oui, en fait je crois les avoir bien gérés, pris de façon régulière et suffisante. Et même proprement pour une fois, d’habitude, le vélo finit plein de sucre de boisson énergétique ou de gel, là ma monture est étonnement propre !

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – 19km running

Petite transition encore et toujours longue (60ème), et c’est parti pour la dernière régalade du jour. Encouragements nourris toujours appréciables à la sortie du parc à vélo. Le « Yannou » raisonne encore à tue-tête à Vichy.

2 boucles le long des bords de l’Allier. Une bonne partie de cette boucle au soleil, puis fort heureusement, quelques arbres pour se protéger à certains endroits.

Pour revenir sur le soleil et l’hydratation, c’est l’obsession du moment. N’ayant pas pris ce foutu ravito, il faut vite que je puisse attraper le 1er ravito de la boucle running pour ré hydrater tout cela. Heureusement, il est positionné au bout de moins de 2km. Entre arrosage copieux et grandes gorgées, je ne néglige rien.

Je vois à peu près quel chrono il faudra être capable de sortir pour figurer dans le haut du panier. Envoyé du 4min15sec au km (environ 1h20) sera impératif. Je sais que je n’en aurais pas les moyens mais si j’arrivais à faire 4min20sec du km (1h22) ce serait déjà un temps fort acceptable.

Mais je vais rapidement déchanter. Même les premiers kilomètres, mon allure est plutôt autour des 4min25sec, ce qui n’est pas un bon signe pour la suite. On voit que c’est un triathlon de début de saison, la forme n’est pas encore pleine. Ca manque encore un peu de ressources pour assurer de façon constante sur une longue épreuve.

Je ne subis pas mais je ne suis pas non plus capable de pousser à chacune des foulées. Mais il faut toujours garder espoir et se dire que si c’est dur pour nous, c’est aussi dur pour les autres.

L’autre mauvais signe, c’est que très rapidement, je trouve cela long. Les 8 premiers kilomètres vont être un enfer pour ça. J’ai l’impression que ça ne déroule pas. Ensuite, ça se passe mieux, pas forcément d’un point de vue chrono, mais d’un point de vue mental.

Au passage de la première boucle, je crois que mes supporters m’ont oublié. La famille s’est volatilisé, mais ça ne me perturbe pas, j’en ai fais quelques uns des triathlons seuls.

Il me reste mes 2 derniers ravitos perso que je vais essayer d’optimiser : un gel longue distance, un gel coup de fouet (premier test).

Au 12ème km, je me décide de prendre le premier gel pour redonner un peu d’énergie au moteur. En parallèle, je continue de prendre une bonne dose d’eau à chacun des ravitaillements liquides, à la fois pour réguler la température du corps mais aussi pour conserver l’hydratation. Seul point négatif, avec le soleil, l’eau n’est pas toujours très fraîche et même chaude 1 fois !

Mon rythme a légèrement baissé, l’allure étant plutôt autour de 4min30sec au km maintenant. Mais ça reste une bonne allure et je ne suis pas non plus en lutte.

Au km16, je dégaine donc ma nouvelle arme, le célèbre gel « Coup de fouet » utilisé par de nombreux coureurs, et même par certaines grandes pointures (des gars comme d’Haene ou casquette verte l’utilisent, je l’ai déjà vu). Aussi célèbre que déceptif pour moi. Dans les 4 derniers kilomètres, je vais ressentir aucun effet de ce gel miraculeux. Pire, mon rythme va soudainement flancher et je termine les 4 derniers km en 4min45sec de moyenne !

Moralité, on ne le répètera jamais assez, ne rien tester en course, toujours effectuer des tests à l’entraînement, ça s’applique également au matériel.

Côté classement, ça n’a pas été la grosse animation sur ce parcours. Il me semble avoir doublé 2 gars et m’être fait doublé une fois. J’ai un second concurrent qui m’a doublé mais il devait être dans sa 2ème boucle, un top 5, une flèche !

Je boucle les 18.9km en 1h26, pas exceptionnel mais pas non plus mauvais. Encore une fois, ça reste une première course, sous les premières chaleurs. Même si le temps m’a plutôt appris que la chaleur était quelque chose que je gérai bien, aujourd’hui, j’avoue que pas encore habitué, ça a été le point le plus dur.

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – Résultats et classements

Temps scratch : 5h00min33sec (+48min17sec du vainqueur) – Classement complet ici

Classement scratch : 18ème sur 109 finishers (5 DNF, 2 DNS – non-partants)

Catégorie M2M (45-49ans) : 1er / 15

Classement Masters toutes catégories (40 ans et +) : 5ème / 52

Temps et classements par discipline :

Natation (2000m) : 35min32sec (1min46sec au 100m), 43ème / 114

Transition 1 : 3min26sec, 76ème / 114

Vélo (93km / D+1050m) : 2h53min25sec (31.8km/h), 20ème / 111

Transition 2 : 2min09sec, 60ème / 110

Course à pied (18.9km / D+50m) : 1h26min01sec (4min33ec au km), 18ème / 109

Triathlon de Vichy Bellerive 2023 – Bilan

Une bien belle découverte ce triathlon de Vichy Bellerive. Un cadre au top, avec les superbes bords de l’Allier, que ce soit pour se balader ou pratiquer du sport.

Pour ne rien gâcher, le soleil s’est copieusement invité tout le week-end, ce qui rajoute une dose supplémentaire de bonheur après un week-end catastrophique en Provence.

Niveau sportif, une épreuve de rentrée. Un niveau déjà tout à fait correct, avec toujours le risque de débuter par la longue distance dès la première épreuve. Absence totale de sensations en natation, difficile à expliquer.

Un bon vélo compte tenu d’un profil qui n’était pas forcément le meilleur pour moi. Et surtout le fait d’avoir fait une bonne partie du parcours en solitaire. Les jambes étaient plutôt bonnes en grimpette, un parcours légèrement plus vallonné m’aurait sans doute aidé.

Enfin pour la partie running, je n’ai jamais été vraiment dans le coup, même si je n’ai jamais été largué. Je me suis contenté de dérouler les jambes comme je ne pouvais pas proposer mieux. Là, premières chaleurs et première longue distance ont eu raison de moi.

Au final, une bonne expérience, content de reprendre un départ et content d’avoir pu partager un bon WE en famille.

Merci à Ohela Photo, un passionné qui a fait ces beaux clichés qu’il a partagé spontanément.

Et pour la suite ?

On ne pouvait pas passer à côté du 30ème anniversaire de l’Ardéchoise ! Une cyclo mythique, une ambiance unique et festive, les traditionnelles couleurs jaune et violet, les dizaines de villages décorées, l’enthousiasme et la sympathie des bénévoles, vraiment à chaque fois une joie d’y retourner. Les expériences passées : 2016, 2017 et 2018

Et attention le Beaujolais débarque de nouveau en force, puisque je serai avec les amis Pierre et Nico.

Entre temps, je devais vivre une nouvelle expérience inédite et incroyable. J’avais programmé de faire la route des Grandes Alpes de Thonon-les-Bains à Nice en 1 semaine. Malheureusement, les orages sont annoncés toute la semaine en montagne. Et moi les orages, je ne m’en cache pas, ça me fait flipper, donc j’ai renoncé à ce périple sans hésitation.

Et là, en même temps que j’écris, je réfléchis à l’alternative. A suivre…