Début d’un long WE de 48h avec ma Ninnie, départ dès le vendredi après-midi pour le triathlon des Gorges de l’Ardèche 2018, cadre des championnats de France longue distance, pour récupérer le dossard avant 20h.

Route chargée, plus qu’envisagé, beaucoup de ralentissements.

Coupe du monde oblige, petit arrêt en cours de route pour regarder le quart de finale France-Uruguay. Pas une télé sur l’aire d’autoroute, je crois rêver !!! Nous regardons finalement le match sur smartphone, une victoire bien maîtrisée par les bleus.

Arrivés à 19h à Saint-Martin d’Ardèche où nous récupérons le sésame. Mauvaise nouvelle du soir, température de l’eau à 25,4°C, ce qui veut dire combinaison interdite en natation. Quand on sait ce qu’apporte la combinaison en terme de flottaison, pour les piètres nageurs comme moi, ce n’est pas rassurant.

Retour vers l’hôtel pour un petit repas et un gros dodo car le lendemain il faut se lever très tôt vers 6h15.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche 2018 : programme et avant-course

Les festivités du jour sont les suivantes : 3000m de natation dans l’Ardèche dont 1200m à contre-courant, 80km de vélo dont près de 2000m de dénivelé positif et 19km de course à pied (D+250m).

Ce qui m’inquiète le plus, c’est évidemment la natation car je n’ai jamais nagé une telle distance. Même si physiquement je sais que j’ai la caisse comme on dit, l’inconnu met forcément dans le doute.

Outre la difficulté du parcours, il faudra composer avec 2 éléments supplémentaires :

• la chaleur, une température écrasante de 33°C à l’abri (le début de la course à pied devrait se situer entre 12h20 et 12h40)
• le vent, qui va nous donner du fil à retordre dans les Gorges.

Le 3ème élément nous sera épargné, les arbitres officiels ont réussi à trouver une grotte (peut-être un Aven 🙂 ) bien abritée dans l’Ardèche pour trouver de l’eau à 24,2°C soit 0,3°C en dessous de la température limite autorisée. Des concurrents n’y croyant absolument pas n’avaient même pas pris leur combinaison et se retrouvent piégés.

En tout cas le premier contact avec l’eau est vraiment super agréable. On se croirait en vacances tellement l’eau est d’une température exceptionnelle.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche 2018 : la course

Nous sommes les erreurs de ce triathlon. Inscrits en open, c’est à dire non licenciés, nous ne pouvons nous joindre à la course des championnats de France.

Petit bonheur en fait, puisque nous éviterons donc un départ au milieu des 640 inscrits pour les championnats de France. Nous sommes que 60 concurrents à nous élancer 3 minutes plus tard.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche 2018 : natation

9h03, partis pour un long effort de moins de 5h si je suis très bon.

Difficile de se rendre compte à quel point l’Ardèche ralentit notre progression, ce n’est pas quelque chose que l’on ressent dans l’eau. La bonne nouvelle c’est que je trouve tout de suite ma respiration. Par contre, le fait de nager en rivière devrait m’aider à garder un cap mais en fait pendant 3km je vais passer mon temps à faire des zigzags.

Nous rattrapons relativement vite les mauvais nageurs partis dans la première vague 3 minutes avant nous ce qui sera un sacré leurre pour moi. Je me suis cru dans un bon rythme à cause de cela, le résultat me prouvera tout le contraire.

Sur les 1800m du retour, j’entends une voix, Ninnie qui hurle « Vas-y Yannou !!! ». Je n’en reviens pas, moi qui suit sourd comme un pot, elle a du faire trembler les falaises pour que je l’entende !

La sortie de l’eau est chaotique, sur des gros galets glissants, attention la chute et la blessure.

Le résultat final est encore très décevant, je me suis fait avoir par ces bonnets bleus et verts qui étaient en fait très retardés. Je finis 430ème de la natation, pas vraiment brillant.

Retour au parc à vélo pour m’élancer sur le tracé de 40km, une boucle à parcourir 2 fois.

Longue distance, je prends donc mon temps pour la transition, sans doute beaucoup trop, 3min40sec, ce qui me vaut une 412ème place sur la transition natation-vélo. Faut le savoir, moi je suis la nana du triathlon, je prends mon temps pour me changer et puis il faut mettre en route le Strava pour les copains que tu n’as pas préparé forcément, bref un beau bordel pas organisé 🙂

Même pas le temps de m’apercevoir de tout cela sur le coup, je repars à vélo pour une énième remontada qui est maintenant ma marque de fabrique.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche 2018 : vélo

Il faut être tout de suite dans le bain car le parcours vélo commence par une petite côte de 100m d’un bon petit pourcentage de 10-12% pour remonter sur la route principale des Gorges de l’Ardèche.

La mécanique m’abandonne quelque peu et je dois faire avec des sauts de chaînes. Du coup, il faut pédaler suffisamment pour ne pas être à l’arrêt mais pas trop forcer pour ne pas dérailler.

C’est parti pour la route des Gorges de l’Ardèche, magnifique décor que nous n’aurons pas le temps de contempler.

Le parcours se résume en 2 boucles de 40km, 20 premiers kilomètres plutôt en montée, le retour de 20km en descente.

Il faut composer avec quelques bourrasques en sortie de virages. La première boucle est bonne je n’ai pas de faiblesses. Les montées sont à mon avantage, c’est là comme d’habitude que je gagne du terrain.

La fatigue s’installe un peu dans la deuxième boucle et surtout le vent se lève davantage et nous sommes beaucoup plus gênés. Les temps du deuxième tour reflètent cette difficulté accrue chez tous les concurrents, même chez les meilleurs.

Retour au parc de transition pour attaquer la dernière partie du triple effort : la course à pied.

Très satisfait de mon effort, pour la première fois sur un triathlon, je n’ai fait que doubler des concurrents sans jamais être dépassé. Pas non plus la gloire lorsque l’on s’élance d’une 415ème place !

Je boucle le parcours vélo en 2h32min10sec, soit 31.5km/h de moyenne sur un parcours vallonné, je m’en contente.

69ème sur le parcours vélo et une 119ème place au cumul depuis le départ, soit près de 300 concurrents doublés sur le parcours vélo. La remontada se vérifie encore une fois !

Triathlon des gorges de l’Ardèche 2018 : course à pied

Côté transition, pour celle-ci, je suis dans le coup, je ne perds pas trop de temps même s’il faut rapidement stopper Strava, enregistrer le parcours vélo et relancer le parcours course à pied.

Ah c’est ça les pauvres du triathlon, nous n’avons pas les montres dernier cri haut de gamme, il faut être dans la débrouille.

C’est parti pour un petit calvaire mais à cet instant je l’ignore encore.

A peine élancé et sorti du parc que je ressens des douleurs dans le bas ventre. Curieux, problème de souffle et point, je ne sais pas. J’arrive à tenir ce premier kilomètre sur des bases que je me suis fixé (4min20sec au km) et résister à la douleur mais très vite cela se complique et je commence à fortement ralentir l’allure.

5min04sec au 2ème km, rien n’y fait la douleur est de plus en plus vive. Tant qu’à perdre du temps, je m’arrête dans le 3ème kilomètre pour une petite pause technique en espérant qu’elle sera salvatrice.

Rien de mieux, à la faveur d’un ravitaillement en eau, je m’arrête une nouvelle fois plus d’une minute. Je repars, mais toujours pas mieux, c’est après le 5ème kilomètre que je peux courir légèrement plus vite mais très loin de ce que les jambes sont capables.

A chaque tentative d’accélération, je suis rappelé à l’ordre et je dois me contenter d’un footing. C’est terriblement frustrant, les jambes sont de feu, mais le reste ne suit pas du tout.

Celà va durer près de 10km. Ensuite, petit à petit j’arrive à élever mon niveau sans vraiment pouvoir me donner comme je le souhaiterais compte tenu de ces douleurs dormantes.

Je parviens à limiter la casse et termine le parcours en 1h37min59sec, soit 4min53sec au kilomètre, 104ème place du parcours pédestre.

Plutôt déçu de pêcher sur ce problème de ventre mais tout de même content du comportement global et notamment d’avoir tenu le combat face à cet élément imprévisible.

Triathlon des gorges de l’Ardèche 2018 : résultats et bilan

Classement final temps scratch : 103ème sur 588 finishers en 5h11min11sec (détail ici).

Natation : 430ème

Vélo : 69ème

Course à pied : 104ème

16 disqualifications et 124 abandons ! Grosse chaleur ou particularité du championnat de France, je l’ignore, mais je n’ai jamais vu un tel déchet sur un triathlon depuis que j’en fais.

65 concurrents qui ne se sont pas présentés au départ pour compléter le tableau.

Pour ce qui est du bilan par discipline, la natation est donc une cause perdue pour moi. Je n’ai plus le temps de prendre des cours et je peux juste espérer stagner et ne pas rétrograder. Au moins, j’ai passé un bon moment dans l’eau, la température était ultra bonne et le cadre magnifique. J’ai également validé ma capacité à battre des bras pendant 1h.

La palme revient au vélo, un point fort pour moi et une belle 65ème place. Pour un championnat de France longue distance c’est beau, avec seulement 19 minutes de perdu sur le plus rapide pour une discipline qui représente près de 50% du temps total.

Enfin la course à pied se regarde sous 2 angles. D’un côté, avec une douleur insupportable sur les 8-10 premiers kilomètres, j’arrive tout de même à gagner quelques places (119ème à la fin du vélo, 103ème à l’arrivée) et faire un temps honorable.

D’un autre, je sais que je valais entre 4min25sec à 4min35sec au kilomètre sur un parcours de ce type. C’est donc entre 6min et 9min20sec que je gâche pour ma performance finale.

Côté météo, je n’ai pas vraiment souffert de la chaleur. A vélo, nous avions le vent qui compensait.

En course à pied, les ravitaillements étaient nombreux sur le parcours. A chacun d’entre eux ou presque, une bouteille d’eau déversée sur la tête et le corps ou un coup de jet d’eau pour ne pas surchauffer.

Beaucoup d’hydratation également pour éviter toute crampe.

Triathlon des gorges de l’Ardèche 2018 : après-course

Après avoir récupéré les 2 petits goodies à l’arrivée (gobelet + visière finisher), un repas complet pour remplir le bonhomme qui en a bien besoin.

Les ravioles comme à l’Ardéchoise, serait-ce donc une spécialité de l’Ardèche à l’origine ?

C’est finalement lorsque l’on s’arrête que l’on se rend compte de la chaleur écrasante. Je comprends Ninnie qui a bien souffert à attendre durant toute la course.

Encore un grand merci à elle, c’est sympa de vivre cela ensemble même si nous aurions préféré le vivre à 4 mais 730km de route en 1 week-end et des heures d’attente, les enfants n’auraient pas supportés.

N’allons pas les dégoûter du triathlon tout de suite, ils pourraient y venir 🙂

Pas le temps de traîner, déjà 15h15, il faut filer vers Annecy pour le second rendez-vous du week-end.

Plus de 3h de route, nous devons récupérer mon dossard avant 20h et si possible, j’aimerai bien pouvoir admirer le village installé sur place, histoire de rêver un peu.

Rendez-vous avec la légende du Tour de France, l’Etape du tour entre Annecy et Le Grand-Bornand…