Vercorsman 2023 – format M : un air de retrouvailles

XL en 2021 et depuis cette année un nouveau format M pour le Vercorsman 2023, celui que j’ai retenu. Un format qui conviendra davantage à l’engagement et l’entraînement consacré cette année pour préparer les compétitions.

Et finalement, que le 2ème rendez-vous de l’année en triathlon. Pas mal de projets avortés, faute d’un manque de participants (Elsassman), de n’avoir pas trouvé de nouveautés qui allumaient la flamme ou par contrainte d’agenda.

Le Vercorsman XL 2021 reste un excellent souvenir, d’abord parce que j’y avais fait une belle course. Ensuite, car les paysages du parcours vélo sont à couper le souffle. Enfin, car c’est sur ce triathlon que j’ai pris conscience de mes capacités pour me lancer dans un format XXL, type Ironman. D’où ma participation à l’Embrunman en 2022.

Cette année, on s’adapte comme j’ai dit, fini les chronos, fini les séances sous la contrainte, moins de volume, et en plus on redescend de format, bref on met tout à niveau pour conserver un maximum de plaisir !

Malgré tout, la région étant le Vercors, le format M du Vercorsman 2023 reste un des triathlons courte distance les plus exigeants, comme ceux de la Madeleine, de l’Alpe d’Huez ou encore du Mont Blanc. 1465m de dénivelé positif pour 57km de vélo, ça parlera aux cyclistes !

Pour le reste 1250m de natation et 10km de course à pied pas trop exigeante.

3 semaines de coupure complète de vélo cet été, 3 séances de natation sur les 6 dernières semaines, une canicule qui vient s’ajouter à cela, bref on est loin de la préparation optimale.

Vercorsman M 2023 – L’avant-course

Si il ne devait y a voir qu’un point un peu délicat ici, c’est le logement, l’offre n’étant pas riche. Et comme je m’y suis pris un peu tard, oublié l’idée de venir en famille, je vais faire le voyage seul.

Et tant qu’à pousser l’aventure à l’extrême, je vais carrément faire du carping (après tout on nous avait bien inventé le concept du Glamping, eh bien moi j’invente celui-ci, concaténation/contraction de car (voiture) et camping), du camping dans la bagnole, vous l’aurez compris.

Un passage rapide au parc du château de Saint Nazaire en Royans le vendredi soir. Je récupère mon dossard et jette un œil rapide à la nouvelle configuration du parc à vélo.

Pour cultiver les souvenirs, rien de mieux, puisque ce vendredi soir, l’orage a décidé de s’inviter dans la partie. Du coup flippé, je me réfugie à l’abris d’un éléphant bleu, en ayant cette vision de l’orage qui nous arrive sur la tronche.

Croyez-moi, j’ai trouvé la demi-heure très longue et notamment les 15-20min que cela a duré. Les éclairs de dingo, le coup de tonnerre que tu de demandes s’il est tombé à 1km ou 100m de là, les bourrasques de vent qui font tanguer la tonne 500 de la voiture, niveau stress, nickel !

Passé cette petite péripétie qui font les grands souvenirs, je retourne prendre une place dans le village de St Nazaire en Royans, lieu de départ du triathlon. Privilège du gars qui dort dans sa bagnole, je serai garé au plus proche du site du départ.

La nuit sera beaucoup plus calme et étoilée, et au final plutôt bonne, pas froid, pas de mal de dos.

Samedi 26 Août, un réveil très matinal (5h45), le parc à vélo ouvrant à 6h. Je vais m’installer vers 6h30-6h45 pour avoir une bonne heure pour prendre la température et observer l’arrivée progressive des participants.

Vercorsman M 2023 – La course

Je vous passe les détails de mise en place ainsi que les briefings de course. Petite nouveauté, je vais participer pour la première fois à un départ en rolling start.

Et c’est une bonne nouvelle ! Rolling start, quel est encore cet anglicisme barbare ? Il s’agit d’un départ par petits groupes de 10-20 permettant d’éviter l’effet machine à laver au départ d’un triathlon. Sans doute moins spectaculaire pour les spectateurs mais tellement plus respectueux pour les participants !

Grogne répétée des participants ou simple prise de conscience côté organisateurs, je n’ai pas la réponse mais je constate que ce format de départ se développe de plus en plus. Et quand on sait ce qu’est un départ groupé, on ne peut qu’applaudir des deux mains.

Ici le rolling start se fera en flux continu, c’est à dire, les nageurs rentreront dans l’eau dans une file ininterrompue. A chacun de choisir ce qu’il préfère. Miser sur une émulation avec les premiers, mais aussi les plus excités 🙂 Ou alors attendre que le flux soit le moins dense pour nager en toute tranquillité.

Aucune conséquence sur le chrono, les triathlètes étant tous équipés d’un puce à la cheville gauche, le temps se déclenchera au passage du tapis chrono situé au bord de l’eau. Croyez-moi, même si sur les photos cela ne saute pas aux yeux, nous sommes très loin d’un départ type « mass start ».

Ma stratégie est plutôt celle de nager au calme, donc de partir dans les derniers.

1250m Natation

Des bouées placées de façon assez rapprochées, une rivière pas très large, je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais pour une fois, je n’ai pas fait trop de zigzags.

Pourtant il n’y a pas de règle, car ici même il y a 2 ans, en relisant mon résumé, j’ai vu que cela avait été une catastrophe.

De plus, malgré 3 séances de natation en 6 semaines (autant dire très très peu d’entraînement), je n’ai pour ainsi dire ressenti aucun changement. Toujours la même pierre dans l’eau 🙂 Mais la complémentarité de 3 sports d’endurance assure un certain niveau de forme.

Le rolling start a fait le job, très peu de bousculade dans l’eau, une distance courte, et je l’ai bien vécu comme cela.

Une sortie de l’eau en 23min27sec, soit 1m52sec au 100m. Un poil plus lent que ce que je peux faire en eau libre avec combinaison (autour de 1min45sec) mais pas si loin.

Encore une transition longue, et pas que par la configuration du parc à vélo. Mais, moins de compétitions, moins d’automatismes, temps menaçant donc je souhaite partir avec des équipements chauds (chaussettes, maillot, manchettes et veste de pluie dans la poche), tout cela fait que je perds de nouveau beaucoup de temps. 4min de transition et une non glorieuse 187ème place !

57km vélo

Et en route pour le gros morceau de l’épreuve, 57km et 1450m de dénivelé positif sur les routes du Vercors. Une première bosse ultra violente de 3km qui te cueille à froid après 300m de course, avec les pourcentages les plus violents, à +/- 10% pour grimper jusqu’au village de Rochechinard. Le tout à gauche au démarrage, ce n’est pas forcément le plus simple à gérer.

Et il faudra que la digestion soit rapide puisque de toute façon les 35 premiers kilomètres ne sont qu’un enchaînement de montée-descente.

Ce qui va compliquer la tâche c’est la pluie qui va s’inviter très tôt. Le tonnerre gronde et rapidement nous sommes sous de belles trombes d’eau. Eau qui ne nous quittera plus jusqu’à l’arrivée, avec une intensité variable certes, mais plutôt un beau déluge en fait. Dommage car j’ai encore en mémoire les points de vue maginifiques, ce ne sera pas pour le Vercorsman 2023 !

Je commence à comprendre que ce début de parcours est le même que celui du XL en 2021. Ce qui n’est pas pour me rassurer, car je me rappelle qu’en 2021, format XL oblige, j’étais sur la retenue, et j’ai en mémoire avoir été plus « facile ».

Strava permet d’ailleurs d’en avoir le coeur net. Je fais donc bien mieux qu’en 2021 sur les 2 premières ascensions du parcours, mais très peu finalement.

Et ensuite, dès la 3ème bosse, je suis en retrait de mes temps de 2021. Mais bon, vieux réflexe de comparaison qui n’a pas de sens puisque mon niveau d’entraînement est totalement différent.

La 4ème difficulté, c’est le col de la Machine. Dès le bas du col, compte tenu de l’intensité de la pluie qui ne cesse de s’accentuer et de ma tendance frileuse, je décide de mettre la veste de pluie pour éviter de prendre froid.

Une ascension très régulière découpée en 2 parties. 6 premiers kilomètres autour de 8% (7.9% de moyenne exactement) et une seconde partie plutôt autour des 4% ce qui donne au total, 11km d’ascension à 6.3% de pente moyenne.

Un très beau revêtement qui offre un bon rendement. Bien que j’ai de nombreux lièvres, en bas du col de la Machine, je suis à 82 concurrents dépassés comptabilisés. Je vais péniblement atteindre la barre des 85, 11km plus haut. Ce qui démontre une ascension moyenne. 15.1km/h de moyenne, pas digne d’un habitant du Beaujolais !

Après la bascule du col de la Machine, nous avons encore 3 bons kilomètres de route vallonnée avant de réellement basculer dans la descente. Une partie pas simple, car dans la tête, même si on le sait pour avoir pris le soin d’étudier le parcours, la fin d’un col est toujours le début d’une descente. Eh bien non il faut d’abord endurer encore un peu.

Puis le km35, celui-ci je l’avais noté, c’est le début de 22km de descente continue pour rejoindre l’arrivée. La route détrempée va à la fois m’aider et me desservir.

M’aider, car encore plus sur route humide, les participants sont très frileux en descente. Le 4ème du format XL qui m’avait déposé en montée, c’est moi qui vais le reprendre et le déposer dans la descente. Plus habile, meilleures trajectoires, plus grande confiance envers un freinage tardif, tout cela fait rapidement la différence en descente.

Me desservir également pourquoi ? C’est la première fois que je vois mes freins à patins en difficulté. Il pleut vraiment fort, la route est détrempée, je dois anticiper davantage le freinage car le répondant est très aléatoire.

Mais je préfère préciser, tout cela en totale sécurité et maîtrise, je suis loin de titiller les limites, je ne me suis jamais fait peur.

Cette descente me permet de reprendre 5-6 concurrents et de passer la barre des 90 concurrents dépassés. La fin de parcours étant plus un faux plat descendant, c’est encore l’occasion de voir toute l’efficacité des vélos aéros sur ce style de routes. A plus de 40km/h, tu vois débouler un aéro qui te dépose gentiment !

Transition 2, celle où je perds le moins de temps même si j’en perds encore pas mal. Tous les gars qui sont arrivés juste derrière moi repartent devant moi, c’est un signe qui ne trompe pas.

10km Course à pied

Dernière partie de ce Vercorsman 2023 qui ne présente pas de difficulté particulière. A part cette ascension courte dans les ruelles du village pour rejoindre la passerelle qui passe juste au-dessus de l’historique aqueduc, le reste étant un parcours plat, peu piégeux. Un petit pont passerelle en palettes (voir photo ci-dessous) à l’image de celui de Gerardmer pour quitter le parc de transition et faciliter la cohabitation spectateurs-concurrents, autant pour le côté pratique que pour le charme.

En fait, la réelle difficulté étant le format court. Pas le format le plus adapté aux plus de 45 ans. Il faut tenir des fréquences cardiaques élevées, ce qui n’est pas de notre âge messieurs dames ! L’autre paramètre étant la pluie qui n’en finit plus et qui rend progressivement une partie du parcours en bourbier, façon patinage artistique, je plains les derniers.

C’est la grosse satisfaction de ce Vercorsman 2023. Un rythme soutenu et régulier tenu sur l’ensemble du parcours. Plus de 150bpm en fréquence cardiaque, et même 155-158 dans la seconde boucle, bref une belle performance. D’ailleurs j’ai eu un excellent lièvre sur la seconde boucle, la 2nde féminine du parcours XL. Un métronome qui m’a tenu les 4 derniers kilomètres à près de 15km/h de moyenne. Au final, 4min20sec au km, c’est vraiment satisfaisant.

Vercorsman M 2023 – Résultats et classements

Temps scratch : 3h23min43sec (+30min48sec du vainqueur) – Classement complet ici

Classement scratch : 35ème sur 334 finishers (6 DNF, 2 DNS, 2 DSQ)

Catégorie M2M (45-49ans) : 2ème / 35

Classement Masters toutes catégories (40 ans et +) : 6ème / 189

Temps et classements par discipline :

Natation (1250m) : 23min27sec (1min52sec au 100m), 89ème / 334

Transition 1 : 3min59sec, 187ème / 334

Vélo (57km / D+1450m) : 2h09min22sec (26.2km/h), 27ème / 334

Transition 2+Course à pied (10.2km / D+80m) : 46min56sec (4min20sec au km), 31ème / 334

Vercorsman M 2023 – Bilan

Un retour réussi sur les beaux parcours du Vercorsman. Une épreuve bien placée dans le calendrier pour jongler avec la coupure estivale. Malgré un manque criant d’entraînement (3 semaines de coupure vélo et 3 séances de natation en 6 semaines), cela n’a pas gâché le plaisir.

Tout comme le déluge qui s’est abattu sur nos têtes pendant toute cette journée. Il faut dire que les températures sont restées bonnes. Autour des 20 degrés, nous avons évité les coups de froids ainsi que les conditions rudes en altitude.

Une organisation toujours au top, des cadeaux très « stylés » que ce soit le t-shirt ou la médaille. Et puis le luxe de se voir offrir notre package photo, c’est un gros détail appréciable selon moi. Bravo CAP Triathlon !

Une natation honorable pour le volume d’entraînement. Un parcours vélo qui a souffert de la coupure estivale et des derniers jours caniculaires qui ont limité les sorties. Enfin, une belle course à pied qui prouve encore une fois qu’il n’y a pas de mystère. Jusqu’à un certain niveau, on peut jouer la carte expérience. Mais dès qu’il faut titiller le chrono, il faut du volume et de l’entraînement spécifique.

Comme en course à pied, les vacances sont l’occasion de poursuivre le travail, ça se ressent.

Donc on est dans l’objectif, des chronos en retrait, du plaisir toujours au top, on est bien !

Et puis on construit les souvenirs grâce à cette expérience au cœur de l’orage qui m’a valu le moment le plus stressant du week-end.

Et pour la suite ?

La gourmandise pour la fin, comme un bon repas. Je ne pouvais résister à l’envie de retourner à Cassis. Un triathlon au goût d’été indien. Quand chez nous les journées maussades commencent à pointer le nez, c’est toujours un bonheur de pouvoir profiter du soleil de la côté d’Azur, vidée de ses hordes de touristes 🙂

Une petite déception, les parcours ont été revu. Nous n’aurons plus la chance de courir dans les calanques. Nouvelle volonté de limiter les passages dans ces endroits préservés je suppose. Et un parc à vélo en plein centre, mais j’aurais l’occasion d’en reparler.

J’ai hésité à me rendre à Divonne-les-bains dans l’Ain le 17 septembre pour une nouvelle découverte. C’était tentant, mais j’ai renoncé. Nous avons suffisamment vadrouillé ces 6 dernières semaines pour calmer un peu le jeu.