Marathon du Beaujolais 2022 : sportif ou festif ?

Si à 50 ans, tu n’as pas fait un marathon du Beaujolais et un Ironman, tu as raté ta vie 🙂 Eh bien voilà, au moins en 2022, j’aurais réglé ce problème 😉

Il fallait bien 9 châteaux, ma région de cœur et un dossard offert pour m’embarquer dans une telle folie !

Et pourtant, le jeudi soir, dans la salle du parc Expo de Villefranche, face au listing des inscrits, je me demande bien pourquoi j’ai décidé de m’infliger un tel supplice. Ayant disposé tardivement d’un dossard, j’ai fait l’économie d’une longue préparation. Malgré tout, les 3-4 semaines de préparation m’ont paru longues. Avaler les kilomètres, faire 2-3 sorties longues, au bout de 25-28km, on se dit qu’il faudra en faire 15 de plus le jour J, oh my god !

Mais bon l’aventure c’est l’aventure. Et c’est vrai qu’à force d’en faire, il y a un côté engrenages et tu deviens un peu dopé à l’aventure, aux émotions et aux défis.

Pas de pression, sportif ou festif. Sportif si les jambes sont là. Festif si les jambes ou le mental ne répondent pas. Dans tous les cas, je sais que j’y trouverai quelque chose qui me plait.

7h navette au départ de Villefranche sur Saône, direction Fleurie, village départ historique du marathon du Beaujolais.

Un accueil à la hauteur de sa réputation, drapeaux, musique et folklore beaujolais. Une bonne heure d’attente au chaud et puis direction la ligne d’arrivée juste après avoir fait un petit « Merci Transpi !« 

LA star du jour c’est Jésus, qui est venu célébrer son 300ème marathon, non non, tu ne rêves pas, il n’y a pas de faute de frappe, c’est bien 300 à 68 ans ! Je te laisse calculer la moyenne annuelle de marathons courus.

La tradition du marathon du Beaujolais, ce sont aussi les déguisements, des plus classiques aux plus extravagants, voir trash.

Marathon du Beaujolais : 1er tiers de course.

Départ à 9h, j’ai pris le soin de me mettre dans les 150 premiers si toutefois le sportif l’emportait sur le festif.

Et en vieux sage, sans expérience aucune, l’intelligence de course est de se calquer sur les spécialistes ou les pacers, ces fameux porte-drapeaux qui suivent une allure de course : 3h, 3h15, 3h30, 4h.

Premier objectif, se faufiler rapidement pour revenir sur le meneur d’allure 3h15. 4-5km à cette allure, puis vient la première interrogation. Certes, je me sens à l’aise, mais compliqué de prendre la décision d’accélérer aussi tôt dans la course.

Malgré tout, c’est bien ce choix que je fais, en accélérant gentiment. Arrivé au 7ème kilomètre, je reviens à hauteur de la 1ère féminine, et là encore, je m’assure un partenaire de choix. Je pense que niveau maîtrise des allures de course, je peux lui faire confiance.

Passé la château de Pizay au 9ème kilomètre de ce marathon du Beaujolais, me revoilà de nouveau face au même dilemne. J’ai digéré ma petite accélération pour revenir sur la tête de course féminine, de nouveau j’ai la sensation de pouvoir prendre le large.

Après tout, prenons le risque, si j’explose, il me restera les châteaux et l’animation ! J’ai un petit groupe de 4-5 gars en visu qui ressemblent bien à des marathoniens aguerris. Par contre, ça va vite, il ne faut pas chercher à vouloir revenir trop vite.

Marathon du Beaujolais : 2ème tiers de course

D’ailleurs je vais mettre 5 bons kilomètres à m’en rapprocher. Et juste avant Cercié, sur la voie verte, je place une grosse accélération pour recoller et anticiper la remontée vers le château des Ravatys. Petit moment faible au passage du 17ème kilomètre au caveau de Saint Lager, qui me déstabilise un peu.

A ce moment, je me dis que je vais peut-être coincer plus tôt que prévu. Mais accompagné, c’est plus facile, donc je m’accroche en espérant que ce moment faible passe.

Et effectivement, les choses se remettent assez vite en place. Passage à mi-course à Charentay au 21ème km, 1h29min49sec, je suis sur un bon rythme puisque potentiellement dans une allure de 3h.

Mais attention, j’ignore tout de cette fameuse barrière des 30km dont on entend régulièrement parler en marathon. Surtout qu’au marathon du Beaujolais, cette barrière correspond à un passage difficile de 5km en faux plat montant.

Je poursuis donc ma route en compagnie de mes 4-5 partenaires du moment.

Au 25ème km, du côté de Droin à Saint-Georges-de-Reneins, à la faveur d’un ravitaillement, la course prend une autre tournure. L’un des concurrents accélère, j’embraye son pas. Visiblement ça ne suit pas derrière.

Tout un symbole, je passe devant la maison de mémé et petit coucou à mes parents au passage.

Direction Arnas via le Bois de Laye, et dans la descente, un retour très rapide d’un concurrent de l’arrière. Il prend le temps de souffler puis s’échappe. Il me paraît trop costaud pour prendre le risque de le suivre.

Finalement, il ne s’éloigne pas aussi vite que je le pensais. Il reste à une vingtaine de mètres devant le duo que je forme avec un autre concurrent depuis le ravitaillement.

Marathon du Beaujolais : Dernier tiers de course

Au 30ème kilomètre à Arnas, nous sommes plus que jamais dans le coup pour les 3h. Et pour l’instant pas vraiment d’alerte sur la fraîcheur physique.

Il va donc falloir négocier calmement les 5 kilomètres de remontée vers le château de Talancé. Puis si tout se passe comme prévu, rattraper le petit retard accumuler dans cette partie dans la descente vers Villefranche sur Saône.

Et jusqu’au 35ème kilomètre, tout se passe plutôt bien, j’ai perdu comme prévu du temps mais dans une certaine maîtrise.

Et pourtant bizarrement, tout va se dégrader rapidement dans les 7 derniers kilomètres.

Malgré une sensation de fraîcheur et un cardio qui répond, je prends soudain d’énormes douleurs. Et comme bien souvent, pas du tout où je les attendais. Le dessus de mes cuisses devient dur comme du béton.

Plus les mètres défilent et plus chaque pas se transforme en une douleur, comme une béquille à la cuisse. La foulée est de moins en moins naturelle, je ne peux plus mettre d’intensité dans la foulée car le contact au sol est trop douloureux.

Je me contente donc de dérouler les jambes comme je le peux. Malheureusement, je n’irai pas chercher cette barre mythique des 3h pour un marathonien amateur mais le résultat ne sera pas si mal.

Par chance, même si je m’y suis préparé, personne ne revient de l’arrière, c’est au moins une petite satisfaction malgré la frustration.

Même l’arrivée dans la rue nationale n’a plus d’effet euphorisant, la douleur est plus que jamais présente et mon allure ressemble davantage à celle d’un Robocop.

Dernière parade dans les rues de Villefranche et je franchis la ligne d’arrivée du 18ème marathon du Beaujolais en 3h04min47sec !

Marathon du Beaujolais 2022 : résultats et classements

Temps scratch : 3h04min47sec (4min23sec au km, 13.70km/h, +33min26sec du vainqueur). Résultats complets ici

Scratch : 33ème / 1862 finishers (33 abandons, 146 DNS)

Classement catégorie – M2H : 10ème / 239

Marathon du Beaujolais 2022 : Le bilan

Finalement il aura été sportif ce rendez-vous ! Et encore une fois je me surprends moi-même. Dans mes projections les plus optimistes, j’avais établi la barre à 3h06min. Je fais encore mieux que cela et j’arrive même à avoir quelques petits regrets.

Mais je suis quand même hyper fier de moi. Certes l’émotion n’est pas aussi forte, la course ce n’est pas ma came, mais tout de même.

J’ai compris aussi que pour vivre pleinement la fête, c’est bien le marathon qu’il fallait faire. Et pour profiter de cette fête, il ne faut pas le faire à cette allure. Il faut prendre le temps de profiter. C’est pourquoi je me suis juré de le refaire en mode festif. Et croyez moi, je vais en profiter !

L’après marathon est moins joyeux. Pendant 2 jours, je vais goûter au moonwalk pour descendre les escaliers. Jamais je n’ai eu ce type de douleurs en triathlon !

Voilà une dernière course 2022 pour clôturer cette saison dont j’aurais l’occasion de faire un nouveau bilan sportif et financier dans les prochaines semaines.

Reste à tracer les contours de la saison 2023 qui sont pour l’instant encore bien flous.

En attendant, à court terme un bon break pour recharger les batteries et préparer les fêtes.